Auguste RODIN (1840-1917)

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Lot n° 70
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Auguste RODIN (1840-1917)
Saint Jean-Baptiste, d'après la statue en plâtre vue de profil, vers 1880-1881. Plume et lavis d'encres brune et noire, rehauts de gouache sur papier fin. Inséré dans l'ouvrage de Léon Maillard, Auguste Rodin statuaire, Paris, H. Floury, 1899, un des exemplaires tirés sur papier Japon, dédicacé par Rodin: « Affectueusement au fin/Connaisseur d'art Madame/la comtesse de Basily Callimaki/Aug. Rodin ». 26 x 18, 5 cm. Signé à la plume et encre brune au milieu, entre les jambes « Rodin ». Signé et dédicacé à la plume et encre brune en bas, à droite: « a madame de Basily / Callimaki affectueusement / A. Rodin ». Provenance: Offert par Rodin à Eva de Basily-Callimaki (1855-1913) en janvier 1899. Ancienne collection Maurice Fenaille ? Collection privée, France. Bibliographie: Catalogue illustré du Salon, 2e édition, 1881, p. 538, repr. Camille Mauclair, L'Art de M. Auguste Rodin, La Revue des Revues, 15 juin 1898, p. 603, repr. CR no 240202. Le saint Jean-Baptiste de la comtesse Callimaki. À la fin des années 1870, avec ses premiers succès au Salon, Rodin prit l'habitude de dessiner ses sculptures exposées, souvent pour répondre à des commandes pour des publications dans des revues d'art. Saint Jean-Baptiste est la deuxième oeuvre qu'il dessine, après l'Age d'Airain. Ces magnifiques dessins à la plume très fine et à l'encre, aux croisillons resserrés, sont probablement exécutés d'après des photographies que Rodin fait prendre très tôt, par des photographes professionnels. Il s'agit ici du seul dessin de Rodin réalisé d'après sa statue de Saint Jean-Baptiste, vue de profil. Je cite ce dessin, sans le reproduire, en précisant qu'il n'est pas localisé, dans mon article « Du vrai et du faux. Les dessins de Rodin du fonds du musée d'Orsay », Revue du Louvre et des musées de France, 2014-1, p. 79 (PJ). On connaît deux versions de la sculpture vue de face: celle du Fogg aux Etats-Unis (Saint Jean-Baptiste, avec phylactère, 1880, Collection baron Joseph Vitta; Acquis par Grenville L. Winthrop; légué par lui au Fogg Art Museum, 1943. Bibl. Revue de l'Art, 1880) et celle du musée d'Orsay (Saint Jean-Baptiste, 1886 ?, Dédicacé à Étienne Arago, Paris. Musée d'Orsay. Inv. RF 16079.) À ce titre, le dessin de Saint Jean-Baptiste de profil est une découverte exceptionnelle, d'autant qu'il s'agit également de la seule version entièrement reprise au lavis d'encre et à la gouache. Il n'est pas étonnant que Rodin dédicaçât sa biographie de Maillard à Eva de Basily-Callimaki (1855-1913) en précisant qu'elle était un « fin connaisseur d'art ». La comtesse, une aristocrate roumaine mariée à un prince russe, que l'artiste rencontra sans doute avant 1898, était peintre elle-même et une élève de Henri Fantin-Latour. Très vite après leur rencontre, Rodin lui confia de nombreuses missions à l'étranger, en Autriche et en Allemagne principalement, pour organiser les expositions de ses oeuvres. Elle constitua une collection importante et variée de dessins et plusieurs sculptures de l'artiste (Bellone, Frère et Soeur, etc.). On sait, par son abondante correspondance avec le maître, qu'elle avait le goût des oeuvres rares. Rodin lui donna par exemple deux plaques de céramique réalisées lorsqu'il travaillait à la Manufacture de Sèvres et un étonnant dessin de putti sur un globe terrestre (aujourd'hui à l'université de Stanford). (Cette fiche est extraite de l'avis d'inclusion de Christina Buley-Uribe, que nous remercions vivement.) Un avis d'inclusion de cette oeuvre au Catalogue raisonné des dessins d'Auguste Rodin, établi par Mme Christina BULEY-URIBE sera remis et facturé 1200 à l'acquéreur, en sus du bordereau d'achat.
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