Henri PICOU (1824-1895)

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Henri PICOU (1824-1895)
La Veuve de Malabar. Huile sur toile. Signée en bas à gauche. 91 x 141 cm. Rentoilage, petits repeints dans le ciel, micro-épidermures et micro-craquelures d'âge. Provenance: Propriété de M. Adryan de Wezele, 1877. Collection Jean-Pierre Changeux, à la fin des années 1970. Acquis du précédent par la famille des actuels propriétaires, vers 1980. Exposition: Salon de Paris de 1877 La Veuve de Malabar, ou l'Empire des coutumes, un opéra du XVIIIe siècle. Le tableau d'Henri Picou est inspiré pour son thème de la tragédie éponyme d'Antoine-Marie Lemierre, créée en 1770 à la Comédie-Française. La principale source documentaire de Lemierre paraît avoir été l'Essai sur les moeurs de Voltaire qui évoque, aux Indes, le sacrifice des veuves princières consécutif à la mort de leurs maris . Apôtre de la modernité philosophique, Voltaire condamnait impitoyablement cette pratique, dénonçant le pouvoir despotique et le fanatisme des prêtres. Un opéra-bouffe du même titre fut créé aux Variétés à Paris en 1873, quatre ans avant notre tableau. La Veuve de Malabar d'Henri Picou (1877). Devant le parvis d'un temple, le bûcher funéraire du Raja est allumé et va embraser la dépouille, tandis que sa veuve se tord de peur et de révolte en une chorégraphie d'odalisque. Le grand prêtre de Brahma, ordonnateur de la cérémonie, invoque la statue du dieu qui surmonte la scène; cependant que les serviteurs de la cour assistent tantôt passivement, tantôt avec révolte ou désespoir à l'holocauste religieux. Picou traite la scène comme une chorégraphie somptueuse et dramatique, dans des coloris de pierres précieuses: rouges du corindon, verts émeraudes, fond de mer turquoise. La composition est directement inspirée de la Mort de Sardanapale de Delacroix. L'excès exotique, le ton théâtral et l'exécution lumineuse sont redevables du courant de l'Orientalisme pictural des Salons. L'Orient est alors le royaume du pittoresque et du merveilleux. Henri Picou avait déjà abordé le répertoire indien l'année précédente en une extraordinaire composition intitulée « Jeu d'échec indien »: un Raja, assis sur le trône princier dans la salle d'audience, bouge les pions d'un jeu géant, ces derniers sur leur case n'étant que les gardes, les odalisques et les serviteurs de son palais.
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