PRÉVERT Jacques (1900-1977). 14 L.A.S. « Jacques »... - Lot 157 - Drouot Estimations

Lot 157
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PRÉVERT Jacques (1900-1977). 14 L.A.S. « Jacques »... - Lot 157 - Drouot Estimations
PRÉVERT Jacques (1900-1977). 14 L.A.S. « Jacques » (la plupart avec petit croquis de chat), 3 avec DESSINS et une avec COLLAGE, [1942-1944 et s.d.], à Claudy CARTER ; 25 pages formats divers, dont 6 cartes ou cartes postales (une incomplète), une adresse. Belle correspondance amoureuse à sa compagne sous l'Occupation, inspiratrice des Feuilles mortes. Claudy Emanuelli dite Claudy CARTER a rencontré Prévert en 1938 : elle a seize ans, lui en a trente-huit ; elle tournera dans plusieurs films ; ils se quitteront au bout de vingt ans. La Garoupe, Cap d'Antibes [1942 ?]. « Je pense que tu as reçu l'argent que j'ai demandé à Paulvé de te remettre et que tu as eu des nouvelles de Carné. [] Le merveilleux spectacle monté par Marcel Duhamel a quitté l'affiche avec une extraordinaire rapidité, ayant sombré lamentablement après 5 représentations C'était triste et marrant à la fois » - Lettre ornée de dessins aux crayons de couleurs de 6 fleurs. « Dans un sens c'est heureux que tu ne sois pas ici parce qu'ici c'est sans arrêt la pluie la gadoue le froid et l'humide mais je travaille de l'encrier [] il y a aussi ici la nuit la lune et les étoiles comme au-dessus de Paris et beaucoup de vers luisants et puis des petits gnomes des farfadets des korrigans des lutins des petits êtres dans le genre de ceux de la place St Sulpice et des branches après les arbres et des feuilles après les branches et puis du vent » - Après l'envoi d'une bague : « C'est très joli, on dirait un conte : le tisserand qui apporte la bague ! » Elle lui portera bonheur. « Ne regrette pas trop d'être partie, Claudy, ici la vie est désagréable à vivre, peu de choses à manger et peu ou presque pas d'argent pour les acheter et presque plus de métro ni d'électricité plus de cinéma (ce qui n'est pas une grande perte, cela devenait tellement con) » Pierrot et sa femme attendent un enfant Il a invité le père de Claudy à déjeuner « J'ai aussi une immense admiration pour toi. [] Je pense tous les jours à toi avec une immense tendresse et je suis sûr que dès que ces atroces conneries cesseront un peu, tu travailleras et tu auras une vie plus libre, plus belle, plus calme et plus heureuse En attendant, quand tu es seule dans ta petite maison - pense du mal de moi le moins souvent possible » - Paris mardi soir [septembre 1943]. Il lui écrit à deux adresses. « Je suis très triste aujourd'hui et je ne sais pas trop pourquoi []. Je pars à midi pour un jour voir Pierrot qui se repose chez Tual, dans l'Indre-et-Loire et qui a encore été malade J'ai vu son film [Adieu Léonard !] qui est très joli, très drôle et surtout un peu très méchant, les gens se foutent sur la gueule, se traitent de cons, déjà ça ne marche pas mal du tout. Je n'ai pas pu voir Les Mystères de Paris [film de jacques de Baroncelli], une queue formidable Et ce que je peux te dire c'est que le film n'a pas une bonne presse mais que tout le monde sans exception, te connaissant ou ne te connaissant pas s'accorde à dire que tu es TRÈS BIEN et TRÈS BELLE » - Paris mardi soir « seconde édition » : « Résumé d'une lettre envoyée au Prieuré. 1° écris moi je suis inquiet 2° n'oublie pas de m'envoyer ton état civil on ne sait jamais 3° je pense à toi, cela me rend triste de te savoir malade. 4° Je ne suis pas méchant [] 11. Tout le monde unanime à ton sujet que Les Mystères de Paris, c'est un truc qui va te faire du bien considérable. Personne ne parle de ce film (qu'on trouve très mauvais) on parle de toi qu'on trouve au contraire très bien et très belle » Lundi [automne 1943]. « À l'instant je reçois ta lettre et tu vois je réponds tout de suite. Si je ne rentre pas, où je ne suis pas déjà revenu c'est que je n'ai pas pu faire autrement. Cette histoire de film inachevé et qu'on doit reprendre n'en finit pas de créer sans cesse de nouvelles difficultés, sans compter les histoires d'argent inquiétantes et mornes. De toute façon le cinématographe parlant commence à continuer de m'emmerder considérablement ; c'est très joli le cinéma quand on en fait de temps en temps, mais tous les jours : merde ! enfin cela ne m'a pas empêché d'aller te voir dans Les Mystères de Paris, tu es bien tu sais et surtout tu existes plus que tous les autres, j'ai été heureux et ça m'a fait plaisir, surtout quand tu renverses sournoisement le seau d'eau sale sur la mère supérieure. Tu as un long et méchant doux regard qui raconte très vite et à lui tout seul les vrais mystères de Paris sans parler de ceux de la rue de Buci » Quant à lui, il souffre de tristesse et de maux de tête Il est allé voir la pièce de Pierre Brasseur [Un ange passe] - « c'est très marrant » - et il mange souvent en ville, « chez Mayo, Simone et Chavance, Maurice Henry, Arletty qui te dit bien des choses » - [Hiver 1943-1944 ?], lettre ornée de dessins aux crayons de couleur de fleurs, d'une volée d'oiseaux et d'un soleil brillant sur un terrain verdoyant. « Claudy petite fille et aussi un peu petite femme [] je voudrais être à côté de
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