FLAUBERT Gustave (1821-1880).

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FLAUBERT Gustave (1821-1880).
5 L.A.S. « Gve Flaubert », Croisset 1876- 1879, à Guy de MAUPASSANT ; 1, 1, 1, 2 et 2 pages in-8 (trace de réparation à la 2e). Belle correspondance à son « fils » et disciple. 19 juillet [1876]. Travail aux Trois Contes. « Eh bien, & ce petit cœur, que devient-il ? & puis le vit ? & puis le cerveau ? Donnez-moi de vos nouvelles, n'oubliez pas votre vieux GveFlaubert qui travaille d'une façon gigantesque ! - Tous les jours je vois se lever le soleil. Je ne reçois personne, ne lis aucun journal ignore absolument ce qui se passe dans le monde, - & gueule, dans le silence du cabinet, comme un énergumène. J'aurai fini mon Perroquet à la fin d'août, puis me mettrai à Hérodias. N'imitez pas mon laconisme, c'est-à-dire envoyez-moi une vraie épître »...Jeudi [23 novembre 1876]. Sur Balzac [Maupassant a donné un article sur la Correspondance de Balzac dans La Nation du 22 novembre : « Balzac d'après ses lettres ».] « Pour vous parler sérieusement de votre article sur Balzac il faudrait que j'aie lu le volume. Il me paraît trop court, vu la matière ? et il doit y avoir à indiquer d'autres parties que les coins de tendresse (si toutefois un coin peut être tendre, pardon de la métaphore). Quant au style, je n'y vois pas une virgule à changer, - & vous soutenez les Principes. Ce grand homme n'était ni un poète, ni un écrivain, ce qui ne l'empêchait pas d'être un gd homme. Je l'admire moins maintenant beaucoup moins qu'autrefois, - étant de plus en plus affamé de la perfection, mais c'est peut-être moi qui ai tort. [...] Vous ne me verrez pas avant le jour de l'an. Je pioche, comme 30 mille nègres - très lentement & très difficilement »...Mardi [3 décembre 1878]. Sur la féerie Le Château des cœurs. « L'incertitude de votre position, mon cher ami, s'ajoute à tous mes chagrins ! - que d'embêtements ! mon Dieu ! que d'emmerdements ! Tâchez de voir Bardoux, coûte que coûte car c'est intolérable ! une attente pareille. Dalloz n'a pas daigné me répondre mais m'a fait écrire par son secrétaire ! que mon œuvre [Le Château des cœurs] “ne rentrait pas dans le cadre de la Revue”- du reste “la maison (celle du Moniteur) est à moi”. C'est aussi beau que Charpentier me faisant écrire par sa femme qu'il admire St Antoine, mais ne peut publier St Julien ». Flaubert charge Maupassant d'aller récupérer le manuscrit de la féerie chez Ernest Daudet. Croisset 7 mars [1879]. Sur la pension que va lui verser Jules Ferry, et que Flaubert, ruiné, hésite à accepter. « Mon cher ami, Je vous remercie bien de me prévenir de ce qui se passe. Les intentions du Ministre me pénètrent de reconnaissance jusque dans les moëlles. Ce n'est pas tant la chose en soi que la manière délicate dont il s'y prend ! Qu'ai-je fait pr mériter tout cela ? Mais une répugnance invincible m'arrête. De tout ce que j'avais, je n'ai rien gardé que l'orgueil. Qu'on ne me l'enlève pas ! Je ne pourrais plus écrire. Une pension déguisée sous le nom d'“hommage” serait pr moi d'une pesanteur intolérable. Le “titre honorifique” qui l'accompagnerait sentirait trop la pitié. Notez que cette nomination doit être insérée à l'Officiel ! Alors je retombe dans les mains de MM. les journalistes. La mesure serait critiquée, discutée, & votre ami bafoué. Si tout cela, titre & pension, pouvait être tenu secret, j'accepterais temporairement avec l'intention (ou même la promesse de ma part) - d'y renoncer, - en cas de meilleure fortune, - hypothèse qui peut se réaliser d'un moment à l'autre, - par la mort d'une vieille tante de Caro. Alors les Commanville me rendraient ce qu'ils m'ont fait perdre. Je voudrais bien ne point paraître à votre Ministre, un grincheux, un paon stupide. - Que faire ! Puisqu'il est plein de si bon vouloir, n'y aurait-il pas moyen d'obtenir de lui la promesse de la première bonne place vacante dans une bibliothèque ? J'entends par bonne une place comme dans le genre de celles dont vous me parliez l'autre jour - (Beaux-Arts, Sèvres, Élysée) - de cinq à six mille fr. & peu de besogne. - Ce serait pr moi plus convenable que la faveur qu'on me propose. En résumé, mon bon, si je dois figurer à l'Officiel, c'est-à-dire recevoir publiquement qque soit le nom dont on la déguise, une aumône, suppliez ces messieurs de n'en rien faire. Ce serait trop me traiter en invalide ! & immédiatement j'en deviendrais un ».. Dimanche 9 [mars 1879]. Sur l'affaire de la pension. « Puisque vous m'affirmez que cette pension sera ignorée de tout le monde, je me résigne, car la nécessité m'y contraint. Vous me dites cependant “aucun journal ne pourra protester, tant la chose paraît naturelle à tout le monde” de plus “je pense qu'on ne donnera à cette mesure aucune publicité”. Vous n'en êtes donc pas sûr ? Comment conciliez-vous ces deux assertions ? D'autre part, vous me répétez plusieurs fois que ce sera un secret. Bref, si je suis sûr bien sûr, que la chose se passera entre le ministère & moi, seulement, j'accepte - avec reconnaissance - & à la condition (dans ma consc
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