FLAUBERT Gustave (1821-1880).

Lot 78
Aller au lot
Estimation :
10000 - 12000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 17 793EUR
FLAUBERT Gustave (1821-1880).
2 MANUSCRITS autographes, pour L'Éducation sentimentale, [vers 1863-1868] ; 3 pages in-4 (bifeuillet de papier bleu), et 2 pages in-fol. (un feuillet de papier vergé blanc) (quelques petites corrosions d'encres, et fentes réparées). Précieux brouillons pour L'Éducation sentimentale. Flaubert travailla aux plans et scénarios successifs de son roman dès 1863, et le rédigea de 1864 à 1869. Le livre fut publié en novembre 1869. Le premier brouillon présente le scénario très détaillé du premier chapitre de la deuxième partie du roman. Abondamment raturé et corrigé, il sera considérablement développé dans le texte définitif ; il correspond aux pages 247-251 du tome IV des Œuvres complètes (Pléiade, 2021), et relate la course de Frédéric Moreau, de retour à Paris, à la recherche de Madame Arnoux, son grand amour. « Savoure sa joie. Ne se presse pas. S'habille lentement. Va à pied bd Montmartre. Plus de boutique. Étonnement. R. de Choiseul. Ce n'est plus le même portier. Mais le portier antécédent ? On ne sait où il demeure. Almanach Bottin (en déjeunant) 300 Arnoux. Pellerin ? - à son atelier derrière l'Observat. Tape pendant une heure. Ensuite va à la maison de Pellerin. “Mr ne rentre qu'à 2 h. du matin mais vous trouverez toujours à son atelier”. Quant à chercher Hussonnet ce serait bien pis. Cela devenait ridicule. Police. On le promène de bureau en bureau. On lui dit de revenir le lendemain. Découragé, fatigué, rentre à son hôtel se coucher sans manger, - entré dans son lit, “Regimbard !” Cette idée l'empêcha de dormir. Le lendemain, dès l'aurore course au vin blanc - 7 h. Auvents fermés - tour de promenade. Demi-heure après y retourne. “Mr vient de sortir, voilà son verre”. Court pr le rattraper, croit apercevoir son chapeau - disparu. Alors se rappela qu'il avait coutume de déjeuner à 11 h. précises juste sur la place Gaillon. Je suis certain de le trouver. C'est un homme précis. Patience, flânerie jusqu'à 11 h. juste & entre. “Je ne connais pas” & comme il insiste, “Je ne le connais plus” - mystère. Se souvient du café Alexandre dans le quartier latin. Mais où était-ce ? Avale des gâteaux précipitamment, prit un cabriolet & se fait conduire sur la place de l'Odéon. “Connaissez-vous un café Alexandre” - “Oui” & le cocher le débarque. Y entre. Mr Regimbart. “Nous ne l'avons pas encore vu” & il regarde son épouse pr lui faire signe. - “Pensez-vous qu'il tarde”. Œil oblique & clignant du m[aî]tre regardant l'horloge. - “Il ne va pas être longtemps”. La m[aî]tresse avait déjà dit tout bas au garçon “vite les journaux pr Monsieur”. Une liasse de vieux journaux & de petites feuilles (de coiffeur) - journal des petites affiches avec Le Siècle du jour. & se tournant vers Fr[édéric] - “Qu'est-ce que prendra Mr ?” Prit d'abord une tasse de café, puis un vin, eau-de-vie, curaço, rhum, grogs, différentes consommations dans le seul but de tuer le temps. Personne, le chat, l'enfant. Fr[édéric] change de place, lit le règlement du jeu de billard. Pluie battante qui donne sur la capote du cabriolet, vue du cheval. Apparitions successives du coché trempé. Fr[édéric] lui donne un bol de vin chaud. S'use les yeux à regarder la pendule. Discours bienveillants pr faire prendre patience, pousse même la comédie jusqu'à lui proposer une partie de billard. Enfin à 4 h. demi Fr[édéric] se lève irrité. - “Je vous assure que voilà la 1ère fois que manque Mr Ledoux. - Comment ! Mr Ledoux. Je n'ai pas parlé de Mr Ledoux. C'est Regimbart. Je dis Re-gim-bart. - Comment, Me Alexandre (prenant sa femme à témoin). Vous avez dit Mr Ledoux. Le garçon reste muet & souriant. - Une fois remonté dans le cabriolet revient au boulevard. - Indigné, voulant réussir à toute force. Sarabande fantastique des cafés défilant dans sa tête. Passage des Panoramas, à X à X. Café Gascard, café Deshoulières. Il alla de l'un à l'autre à pied & en voiture. “Mr n'y était plus”. “Mr venait de sortir”. À un autre “on ne voit plus Mr” et au dernier comme il entrebâillait la porte, bal d'un garçon. - “Connaissez-vous un Mr Regimbart ?” - ”Comment Mr si je le connais, c'est moi qui ai l'honneur de le servir. Il est là”. Fr. fait un pas & entre. Le m[aî]tre. - “Vous demandez Mr R ? Il vient de sortir à l'instant. Jurons de Fr. Protestations du m[aî]tre. On le trouve trouve toujours à X. Je vous en donne ma parole d'honneur. L'homme le plus exact. Mr R. n'est pas seulement pr moi un client, c'est un ami ! Il est parti un peu plus tôt que de coutume. Il a un rendez-vous d'affaires”. Indication. Fr. y va. Profil de Regimbart - un verre devant lui. Cri de joie involontaire. - “Ah ! Il y a assez longtemps que je vous cherche”. Regimbart lui tendit 2 doigts de sa main, comme s'il l'avait quitté la veille, lui répondit deux ou trois phrases niaises. - Arnoux va bien. - Oui ? -Pas mal. - Où demeure-t-il donc maintenant. - Rue Paradis-Poissonnière depuis deux ans. -& le numéro ? - 33. Fr. prend son chapeau. - Eh bien - J'ai une course, une affaire oubliée ». Le
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue