FLAUBERT Gustave (1821-1880).

Lot 71
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FLAUBERT Gustave (1821-1880).
L.A.S. « ton », Vendredi soir [3 février 1854], à Louise COLET ; 2 pages et demie in-8. Sur la difficile écriture de Madame Bovary. « Tu me verras mardi. - Je pourrais même parfaitement partir dès demain matin si j'avais des chemises de repassées. Mais, comme je ne me suis décidé que tantôt, on n'a pas eu le temps. Je croyais arriver à bout de finir mon morceau. Je le laisse, car j'en vomis de fatigue. J'ai écrit ce mois-ci 3 pages, et en travaillant bien, je t'assure, sans distraction. Ces 3 pages en représentent à peu près une trentaine, si ce n'est plus. C'est que tout cela probablement n'avait pas été bien conçu ? J'ai tâtonné et je me suis perdu. - Plût à Dieu que le mot impie de Buffon fût vrai ! car je crois que personne n'a de patience comme moi ! Jusqu'à présent j'avais à peindre des états tristes, des pensées amères. J'en suis maintenant à un passage joyeux. J'échoue. Les cordes lamentables me sont faciles. Mais je ne peux pas m'imaginer le bonheur - et je reste là devant, froid comme un marbre et bête comme une bûche. Il en est, du reste, toujours ainsi. Les prétendus beaux endroits (en plan) sont ceux qu'on rate. Méfions-nous des solennités ! Q[uoi]que j'aie dans ce moment une profonde conviction de ma faiblesse, je n'en pleure pas. - Mais j'en grince des dents. Si je n'avais l'envie, assez sotte, d'avoir fini, je prendrais mon mal plus en patience. Mais c'est tout le temps perdu qui me désole. Je vais employer ces trois jours-ci à me calmer afin d'apparaître aimable. - et je le serai. Puis je vais faire un peu de plan, pr travailler de suite à mon retour ».... Correspondance (Pléiade), t. II, p. 521.
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