FLAUBERT Gustave (1821-1880).

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FLAUBERT Gustave (1821-1880).
L.A.S. « G. », Dimanche 2 [23 janvier 1853], à Louise COLET ; 4 pages in-4. Belle lettre de conseils littéraires à sa Muse pour son poème La Paysanne. « Pourquoi, chère Muse, m'as-tu de suite renvoyé la Paysanne sans y avoir fait les dernières corrections ? Je ne me plains pas de tout le temps que j'y ai passé mais tu m'as fait te répéter plusieurs fois les mêmes choses, auxquelles il eût été plus simple de remédier dès l'abord. Quoi qu'il en soit ton œuvre est bonne. Je l'ai lue à ma mère qui en a été toute attendrie. À l'avenir seulement ne choisis plus ce mètre [décasyllabe]. C'est peut-être un goût particulier mais je le trouve peu musical, de soi-même. Tout ce que j'en pense de bien je te l'ai déjà dit et te le redirai : c'est parfaitement composé simple & poétique à la fois, deux qualités presque contradictoires. Il y a là-dedans un grand fond, quantité de vers naïfs et une inspiration soutenue d'un bout à l'autre. Où est la force c'est d'avoir tiré d'un sujet commun une histoire touchante, et pas canaille. Seulement, pour l'amour de Dieu, ou plutôt pour l'amour de l'art, fais encore attention, et change-moi quelqu'un de ces passages ; les seuls auxquels je trouve à redire (voir mes avis précédents) » ; suivent 5 passages numérotés, avec remarques et propositions de correction... « Quant à vouloir publier ce conte comme étant d'un homme c'est impossible puisque à deux places, parlant des femmes, tu dis nous. Passages très bons, très à leur place et auxquels il ne faut rien changer. Publie donc cela franchement et avec ton nom, puisque c'est de beaucoup ta meilleure œuvre. Quant à la R. des D. Mondes, à part l'avantage immédiat d'être lu, je n'en vois pas d'autre, n'ayant pas, en réserve, d'autres publications qui puissent suivre celle-là, de suite. Au reste, peu importe, publie-le séparément, après qu'il sera paru dans un journal, et je serais fort étonné si ce conte n'avait un gd succès. On en fera des illustrations. Ça deviendra populaire, tu verras. C'est bon, et ça restera. C'est prquoi, je t'en supplie encore une fois, enlève les qques taches qui subsistent, afin qu'on n'ait rien à y reprendre. À la fin de la semaine prochaine je serai avec toi. Ma prochaine lettre, chère amie, te dira le jour précis de mon arrivée. B. [Bouilhet] je pense viendra avec moi ». Il va relire le poème avec Bouilhet, et il transmettra « ses dernières observations, si elles sont différentes des miennes ». Il ajoute encore quelques corrections, avant de conclure : « Voilà. Ma prochaine lettre sera plus longue. Adieu, pauvre chère Muse aimée, je t'embrasse partout. À toi ton G. »... Correspondance (Pléiade), t. II, p. 239.
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