FLAUBERT Gustave (1821-1880).

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FLAUBERT Gustave (1821-1880).
L.A.S. « Gve Flaubert », Croisset samedi soir [5 mai 1849], à son oncle François PARAIN ; 4 pages in-4. Belle lettre annonçant à son oncle son départ pour son voyage en Orient avec Maxime Du Camp. « J'ai une gde nouvelle à vous annoncer, mon cher oncle, - (ce n'est point mon mariage) : je pars au mois d'octobre prochain avec Du Camp pour l'Égypte, la Syrie et la Perse. Ma santé, qui loin de s'améliorer empire m'a forcé à aller consulter à Paris Mr Cloquet qui m'a fortement conseillé les pays chauds. - Quand vous viendrez, je vous conterai tout cela plus au long. j'en ai beaucoup à vous dire. - c'est à vous autres que je recommanderai ma pauvre mère pendant mon absence, qui durera de 15 à 18 mois. Ma mère va louer sa maison de Rouen. Car elle a l'intention de passer une bonne partie de ce temps à Nogent - de toutes façons c'est ce qu'elle pourra faire de mieux. En attendant mon départ, nous sommes convenus, ma mère et moi, de ne pas ouvrir la bouche de ce voyage pr deux raisons : la première, c'est qu'il est inutile de se tracasser d'avance, et d'exciter sa tristesse par anticipation, la seconde, c'est que, n'ayant pas fini mon maudit St Antoine (car il dure toujours le polisson ! quoique je maigrisse dessus), ça me troublerait et m'empêcherait de travailler. Vous savez, vieux compagnon, que l'idée que je dois être dérangé me dérange, et j'ai bien assez de besogne sans avoir en outre l'Orient qui danse au bout de ma table, et les grelots des dromadaires qui me sonnent dans les oreilles par-dessus le bruit de mes phrases. Donc, quoique ce voyage soit conclu, on n'en dit mot ici ; comprenez-vous ? Nous avons calculé, le sieur Du Camp et moi, que nos moyens nous permettaient très largement d'avoir un domestique, chose à peu près indispensable. Il nous faut un gars solide, au moral comme au physique, habitué à la fatigue, sachant manier un fusil, intelligent et vif. J'ai songé au jeune Leclerc [ancien garde-chasse de l'oncle Parain], dont la dernière escapade n'a fait que me confirmer dans la bonne opinion que j'avais de sa personne. Si on le retrouvait, pensez- vous qu'il veuille venir ? »... Il prie son oncle de lui trouver une Bible compacte en un volume... « Et vous, vieux brave, avez-vous toujours peur du choléra - je ne sais s'il y en a à Rouen, mais on n'en parle guères - je crois que vous pourriez vous aventurer sans péril. Au reste, je ne veux vous donner aucun conseil, de peur qu'à la moindre colique qui vous prendrait vous ne vous imaginiez trépasser, mais j'ai tout de même bien envie de vous voir, je vous assure. Adieu, cher vieil oncle, je vous embrasse comme je vous aime »... Correspondance (Pléiade), t. I, p. 504.
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