GEILER VON KAISERSBERG (Johann) (1445-1510) - Lot 16

Lot 16
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Estimation :
3000 - 4000 EUR
GEILER VON KAISERSBERG (Johann) (1445-1510) - Lot 16
GEILER VON KAISERSBERG (Johann) (1445-1510) RHENANUS (Beatus) (1485-1547) Navicula sive speculu[m] fatuo[rum] prestantissimi sacrarum literarum doctoris Joannis Geyler Keysersbergii concionatoris Argentinensis in sermones iuxta turmarum seriem divisa, suis figuris iam insignita, a Jacobo Othero diligenter collecta. Compendiosa vite eiusdem descriptio per Beatum Rhenanum Selestatinum. Strasbourg, [Mathias Schürer], 3 février 1510 et Strasbourg [Johannes Prüss], 16 janvier 1511 Petit in-4°, [22] ff. non chiffrés (titre et index) - 280 ff. non chiffrés, précédés et suivis de deux feuillets de garde de papier, avec 113 bois gravés dont certains sont basés sur des modèles de Dürer, d'autres attribués au « Maître de Heintz-Narr » ; premier bois au titre précédé de « Ad Narragoniam » ; texte de la « Ioannis Geileri Vita » [Vie de Johann Geiler von Kaisersberg] par Beatus Rhenanus en fin de volume (sig. CC4-CC6) ; nombreuses annotations marginales contemporaines à l'encre, en latin et en allemand. Colophon à la fin de Ioannis Geileri Vita : « Argentorati transscriptum .xvi. die Mensis Ianuarii. An[no] M.D.XI » ; colophon à la fin de l'adresse de Jacobus Ottherus au lecteur marquant la fin de l'ouvrage de Geiler (sig. CC 3 verso) : « Argen[torati] iii idus Februarij. Anno. 1510 ». Jacob Other fut le dernier secrétaire de Geiler. Notons que Johann Geiler meurt en 1510 et que l'on a certainement voulu rajouter une Vie de Johann Geiler en fin de volume en 1511. Reliure de plein vélin rigide, décor à la Duseuil à froid, avec fleurons (teintés en noir) aux angles extérieurs et motif ornemental au centre des plats (teintés en noir), dos lisse à fleurons noirs (mors fendu, plats tachés), tranches bleutées. Ouvrage conservé dans un emboitage articulé moderne de toile beige, pièce de titre de cuir rouge, lettrage doré. Dimensions de la reliure : 205 x 155 mm ; dimensions des feuillets : 195 x 150 mm. Dernier feuillet du premier cahier fragilisé et se détachant de la couture ; quelques rousseurs éparses ; quelques annotations rognées courts ; quelques habiles restaurations de papier ; quelques irrégularités d'impression, par exemple sig. f6 verso, avec le titre courant imprimé à l'envers. Provenance : Inscription ex-libris au contreplat supérieur, « Cha[rle]s Kirkpatrick Sharpe ». Charles Kirkpatrick Sharpe (1781-1851) est un écrivain et antiquaire écossais. Il fut aussi dessinateur, notamment dans le registre satirique. VD 16, G 778 ; Adams G 316 ; Dacheux 50 ; Kristeller 623 ; Meder S. 274 ; Ritter 959 ; Schmidt 48 ; STC 335. Rare et belle édition strasbourgeoise des sermons de Johann Geiler von Kaisersberg, prédicateur de la cathédrale de Strasbourg entre 1478 et 1510, puisant leur inspiration dans la Nef des fous de Sébastian Brandt, humaniste né à Strasbourg, un temps établi à Bâle, puis revenu à Strasbourg en 1500 comme « secrétaire de la ville ». Illustrée d'une vignette de titre et de 112 gravures dans le texte, les gravures sont établies pour partie sur les compositions d'Albrecht Dürer et pour partie sur d'autres artistes tels le « Maître de Heinz-Narr » et quelques graveurs non identifiés (en tout quatre graveurs ?). L'ouvrage est un bel exemple de cet humanisme rhénan qui se développa entre Bâle et Strasbourg. L'éloquence de Johann Geiler s'est rapidement répandue dans toute l'Europe, au-delà de l'Alsace. Première édition de cette collection de sermons en latin (avec quelques passages en allemand, par exemple sig. L8) de Geiler prononcés à Strasbourg en préparation pour le carême en 1498-1499, inspirés de la très populaire Nef des Fous, de Sebastian Brant, grand humaniste et ami de Geiler. La traduction en allemand suivra en 1520, imprimée à Strasbourg. Cette première édition latine, publiée de manière posthume, contient des bois gravés dont certains (environ les deux tiers) sont dus à Albrecht Dürer (1471-1528), utilisés pour la première fois dans l'illustration de l'édition incunable de la Nef des fous de Sebastian Brant, parue à Bâle en février 1494 (Das Narrenschyff), qui le rendit célèbre dans toute l'Europe. Cette série a été utilisée dans l'édition latine du Narrenschiff (Stultifera navis, traduction de Jakob Locher, 1497) puis réutilisée ou copiée dans toutes les éditions ultérieures de l'ouvrage de Geiler, par exemple en 1520. La Nef des fous ou Narrenschyff est un poème satirique et moralisant truffé de citations classiques et bibliques d'environ 7000 vers en langue allemande : Brandt y dénonce les vices contraires à la morale divine et à la raison humaine et ceux qui en étaient affligés étaient des fous embarqués dans des nefs menant à leur perdition. Le fou devient le symbole de tout ce que l'on critique : défauts de la société, carences de l'Eglise, abus des pouvoirs. Notons qu'à partir de 1500, Sebastian Brandt s'était établi à Strasbourg, sur les
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