VAN DONGEN Kees (1877-1968). 11 L.A.S. « Kiki »,... - Lot 211 - Drouot Estimations

Lot 211
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VAN DONGEN Kees (1877-1968). 11 L.A.S. « Kiki »,... - Lot 211 - Drouot Estimations
VAN DONGEN Kees (1877-1968). 11 L.A.S. « Kiki », Paris décembre-janvier 1926, à « Madame Van Dongen » à Beaulieu sur mer, Cannes puis Grasse ; 9 pages in-4 à son adresse 5, rue Juliette Lamber, et 11 pages in-8, enveloppes (une lettre fendue et réparée). Charmantes lettres, tendres et drôles, à sa femme. [Léa Jacob, dite JASMY ( 1950), peintre, styliste et décoratrice, importante figure mondaine de la mode et des arts, fut la compagne de Van Dongen de 1916 à leur divorce en 1927. Elle s'installe avec lui 29 Villa Saïd, puis en 1921 dans l'hôtel particulier du 5 rue Juliette-Lamber (XVIIe), acheté au nom de Jasmy.] Ce mardi [29 décembre]. « Je suis seul et il pleut. Et il pleut sur mon coeur comme il pleut sur la ville » Il a reçu la lettre d'un monsieur qui « renonce à l'achat de ce beau tableau de tulipes pour des raisons fiscales !!! [] J'ai retrouvé Tobby au petit restaurant des chauffeurs et je suis triste, triste, saoul de tristesse. Je t'adore et je pleure » Dimanche 3 janvier (au dos d'une lettre de voeux de Louise Perret à Jasmy). « J'ai beaucoup à travailler et ne sais pas encore si j'irai dans le midi. [] Puis j'ai à peindre des fleurs qu'on t'a envoyé puis les bonbons à manger. Je ne me suis pas consolé mais je suis triste non pas parce que tu es partie courir le soleil mais de la façon dont tu es partie fachée injustement. Enfin assez dit de conneries. Amuses toi. À moi les corvées » Ce mardi soir [5 janvier 1926] (écrite au dos d'une lettre de voeux du comte Raoul de Gontaut-Biron à Jasmy). « Mais non je ne viens pas à Cannes. Si j'avais eu l'intention de venir je serais parti avec toi, mais tu n'es pas assez gentille avec moi. Tu quittes le navire à la moindre bise tu te réfugies sur une côte ensoleillée et de là tu fais signe au capitaine. Ce métier de sirène te va bien mais je suis un vieux marin et je ne quitte pas mon bord pour laisser mon bateau s'en aller tout seul au gré des vents » Il travaille à ses portraits et a peint les fleurs qu'on a envoyées à Jasmy pour le jour de l'An Il a joint une coupure de presse sur sa légion d'honneur. Ce samedi [9 janvier] (au dos d'une lettre de voeux à Jasmy par « Henriette »). Il a reçu un coup de téléphone de tante Lénine « très excité qui voulait te voir je l'ai invité à venir me raconter ses aventures mais comme tu n'es pas là je ne l'ai plus revu » Il n'ose plus rien écrire « puisque mes lettres sont considérées comme filles publiques et lues par tout le monde » Mercredi soir [13 janvier]. « Ma Tunisienne. Il me semble que je t'avais répondu au sujet de Tunis la Grande et que j'avais dit que c'est pas le moment qu'il faut que je travaille et toutes sortes d'autres mauvaises raisons mais la principale est que je suis homme d'intérieur (trop pour toi dis-tu ce qui n'est guère aimable) et puis ça coûte cher. [] si tu étais en ce moment à Paris tu viendrais dormir avec moi sur mon grabat dans mon cagibis et si c'était par amour ce serait pour avoir chaud car ce temps me rappelle le temps où tu pleurais de froid dans ton alcove fermé et où je te berçais avec de douces paroles d'espoir en te disant que demain il y aura de fleurs aux arbres et tu te rappelles que c'était vrai. Tu vois comme je suis gentil [] Tout ce que tu fais m'intéresse parce que cela se rapporte à moi quand même. Je vais bien mais je ne m'amuse pas » Jointe une lettre de Sarah Charley Drouilly à Jasmy. Jeudi soir [14 janvier]. Il est surpris d'apprendre qu'elle est à Cannes : « Qu'est ce qui se passe ? Tu ne t'es pas fâchée avec Jeanne j'espère. [...] Écris moi un peu plus et un peu plus gentiment car je ne m'amuse pas beaucoup ici je ne peux pas lâcher tout surtout dans des moments difficiles. [] Je travaille à mes portraits, ça n'est pas toujours drôle et je travaille aussi à ce sacré REMBRANDT. On m'a demandé de nouveau quand je leur donnerai la copie. [] Moi je t'aime toujours tu sais comme je suis tenace - à en être insupportable » Ce dimanche [17 janvier] (au dos d'une lettre à Jasmy par une employée de la maison de couture Jenny). « Ici il fait un temps de chien. Toby et moi nous nous regardons. Zezette [sa voiture] est au repos tu comprends qu'avec ce temps-là je ne la sort pas j'en ai du reste pas besoin pour aller jusqu'au petit bistro. Je lui ai prêté ma vieille pèlerine pour qu'elle n'ait pas froid à son moteur. [] il paraît qu'il neige partout même en Afrique donc on est aussi bien à Paris. Je travaille à ce bouquin sur Rembrandt et veux en finir » 19 janvier. Il la prie de ne pas dépenser trop d'argent : « Je viens de recevoir un avertissement du percepteur j'ai encore plus de dix mille francs de contributions de rabiot à payer alors tu penses comme je suis disposé à dépenser ma pauvre galette en voyages pour voir la statue d'Edouard VII et la silhouette de Cornuché. Et tu continues à faire la Sirène et à m'appeler de loin et tu oublies que de près tu ne veux pas me voir ou tu ne vois
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