QUENEAU Raymond (1903-1976). MANUSCRIT autographe,... - Lot 163 - Drouot Estimations

Lot 163
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QUENEAU Raymond (1903-1976). MANUSCRIT autographe,... - Lot 163 - Drouot Estimations
QUENEAU Raymond (1903-1976). MANUSCRIT autographe, tapuscrit et NOTES autographes pour Philosophes et voyous, [1950] ; 42, 12 et 60 pages, la plupart in-4. Notes préparatoires et manuscrit de premier jet de cette étude philosophico-comique. Philosophes et voyous fut publié en janvier 1951 dans Les Temps Modernes (n° 63, pp.1193-1205), et devait être suivi d'une seconde partie qui ne parut jamais ; le texte fut repris en volume chez Gallimard, en 1986, à la suite du Journal 1939-1940. Queneau brasse ici toute l'histoire tumultueuse des relations entre les philosophes, de Platon à Kierkegaard, et les voyous, de Diogène à Vidocq, montrant qu'en réalité il n'est pas facile de les distinguer : « Car si le voyou est voyeur, et s'il court les rues, s'il "circule partout", qu'est-ce qui peut le différencier du philosophe ? » Cet article à la fois excessivement érudit et follement drôle est une contribution décalée à la philosophie « existentialiste » de l'époque. Le manuscrit de premier jet est contenu dans 2 cahiers formant 42 pages petit in-4 (22 x 17 cm), à l'encre noire, le premier à couverture verte titré «  et V. 1 » (p. 1-12), le second à couvertures roses de la marque L'Écolier, titré « Philosophes et Voyous 2 » (p. 13 à 42). Il présente de nombreuses corrections, additions dans les marges, et modifications. Il s'agit d'une version de premier jet, correspondant en partie à la version publiée, avec de nombreuses variantes, ainsi que des développements non retenus dans le texte définitif. Nous en citons le début : « Une bonne partie de la drôle de guerre, je l'ai passée dans un dépôt, avec des rebuts de l'armée française : infirmes, invalides, incapables, communistes, anarchistes, oubliés, cinglés, égarés. On y buvait beaucoup, du vin rouge principalement. On y avait de larges loisirs, comblés par le sommeil, les parties de cartes et l'école buissonnière. Je prenais une part active à toutes ces occupations, notamment pour ce qui était de la consommation du vin rouge. Que je fusse intellectuel, cela stupéfiait mes camarades. L'un d'eux me demande un jour ce que je faisais dans la vie ; embarrassé, je lui réponds : professeur (c'était pas vrai) ; de quoi ? De philosophie (pas vrai, non plus, mais enfin : j'ai un diplôme, une licentia docendi). Ah ah. Le camarade me toise avec sympathie et, se souvenant des bons kils de gros rouge que nous avions vidés ensemble, conclut : c'est vrai, je l'avais toujours pensé que tu étais un philosophe. Cette remarque me confirma dans l'idée que j'avais commencé à me faire de ce que pouvait bien être un philosophe » Tapuscrit corrigé (12 pages in-4, 27 x 21 cm), avec de nombreuses corrections et additions autographes, donnant une version intermédiaire avant la publication en revue. Y est jointe une note dactylographiée sur papier à en-tête Les Temps modernes : « N.D.L.R. Cette première étude sera suivie, dans quelque temps, d'une seconde, où notre collaborateur examinera notamment le cas du philosophe chrétien et définira, en contraste avec ces différentes sortes de frivolité, les conditions de l'activité sérieuse ». Notes préparatoires et brouillon ; environ 60 pages de différents formats. * 2 cahiers petits in-4 (22 x 17 cm) à couvertures bleu pâle et rose sable, titrés «  et V », comportant 24 pages en partie rédigées, certaines laissées à l'état de notes, avec citations d'ouvrages, passages biffés, etc. ; plus une trentaine de pages de formats divers (dont de petits morceaux de papier ou une carte de visite), contenant des notes et remarques. Citons cette note : « le philosophe veut séduire, pas le voyou qui est séduisant en soi : la "propagande" / le baroque, la peinture séductrice des Jésuites / la "Joie" de Staline / la "Paix" des communistes actuels ». * 6 pages in-4 sur papier vert, au verso d'une dactylographie, d'un brouillon de rédaction avec corrections : « Le fric, et accessoirement l'amour, passent pour les deux principales causes du malheur des hommes ; lesquels sont, en général, en mauvais condition (humaine) »
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