COCTEAU Jean (1889-1963). 2 MANUSCRITS autographes... - Lot 38 - Drouot Estimations

Lot 38
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COCTEAU Jean (1889-1963). 2 MANUSCRITS autographes... - Lot 38 - Drouot Estimations
COCTEAU Jean (1889-1963). 2 MANUSCRITS autographes (le 2e signé « Jean Cocteau », [1947-1948] ; 2 pages in-4 très remplies d'une petite écriture, avec ratures et corrections ; et 2 pages in-4 au stylo-bille bleu au dos de feuillets à en-tête Maison du Bailli Milly. Brouillon pour la préface à Manon Lescaut de l'abbé Prévost. [Cette préface a été écrite pour une réédition du roman chez Stock en 1947 ; elle a paru dans la Revue de Paris en octobre 19417. Les quatre derniers paragraphes manquent dans ce manuscrit.] « Il ne saurait être question de parler d'un livre illustre et qui se passe de commentaires, mais d'éclairer certains de ses angles qu'on s'efforce d'arrondir ou de laisser dans l'ombre [] L'abbé Prévost ne se peut comparer qu'à Pétrone. Son atmosphère est celle du Satyricon, réserve faite de l'admirable chaleur d'amour que Manon dégage comme une rose grande ouverte dans un corsage entrouvert. Mais quel cortège aux flambeaux de joueurs, de tricheurs, de buveurs, de débauchés, de descentes de police ! C'est ce parfum crapuleux de poudre à la maréchale, de vin sur la nappe et de lit défait qui donne à Manon la force de vivre à travers les siècles et de ne se point confondre avec d'autres figures dont les mouches et le sourire ne me suffisent pas. La grandeur de Manon, ce qui la sauve d'être, comme Les Liaisons dangereuses, le chef d'oeuvre des livres de deuxième classe, ce qui en fait un chef d'oeuvre tout court, c'est la rafale parisienne qui roule cette étonnante histoire d'un parloir de séminaire jusqu'à la tombe que Des Grieux creuse, à la Guyane, de ses propres mains. C'est l'amour qui ne se mélange pas à la crapule et couvre les personnages de cet enduit des plumes de cygne, enduit grâce auquel le cygne barbote dans l'eau sale sans s'y salir » Etc. Souvenir de Laurent Tailhade, [1948]. Bel hommage de Cocteau à celui qui lança sa fortune poétique. [C'est le 4 avril 1908, sur la scène du théâtre Femina que naquit la gloire poétique de Jean Cocteau. Âgé de 18 ans, il n'avait encore rien publié lorsque le célèbre tragédien Édouard de Max (1869-1924), séduit par le jeune homme, décida de financer et organiser une lecture de ses poèmes en présence du Tout-Paris. C'est Laurent Tailhade (1854-1919) qui fut chargé de présenter au public le poète en herbe.] Cocteau évoque la séance de 1948 « Laurent Tailhade avait un seul oeil terrible et qui pénétrait les âmes comme un tourne-vis. Son visage rond se terminait en pointe à cause d'un houppe grise toute droite. [] je garde à ce polémiste plus que de la reconnaissance. Il me symbolise une époque où la politique des lettres était aussi féroce que la politique. [] Je voudrais que tous les écrivains lui ressemblassent et me rappelassent Laurent Tailhade, armé de son stylographe rouge et de son oeil de cyclope ». On joint 2 lettres dactylographiées de l'Académie des Poètes ; 23 mars et 24 mai 1948, invitant Cocteau à participer au numéro d'hommage à Laurent Tailhade, la seconde lui apprenant que son article est arrivé trop tard.
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