MERMOZ Jean (1901-1936) aviateur.

Lot 193
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MERMOZ Jean (1901-1936) aviateur.
MANUSCRIT autographe, Rapport sur les causes et les conclusions de l’accident survenu à l’avion F-ANBL, [4 septembre 1936] ; 3 pages in-4. Rapport sur l’accident mortel de son camarade Gaston Génin, dont l’avion s’est écrasé le 2 août 1936 dans la Montagne Noire. Mermoz suit minutieusement le déroulement du vol, depuis son départ du Bourget sur de bons renseignements météorologiques. « Génin est le spécialiste des vols sans visibilité. Un banc de mauvais temps d’une profondeur de 200 km entre Brive et Toulouse, avec des plafonds de 3 à 600 mètres n’est pas un obstacle pour un bon pilote de ligne, à plus forte raison pour lui qui en a vu bien d’autres et de plus pénibles. Bordeaux se dégage d’après les dernières prévisions de l’O.N.M. une route aboutissant dans l’ouest de Toulouse ne peut qu’offrir la plus grande sécurité. Il se méfie du gonio de Toulouse… à plus forte raison, il prendra la route ouest… il préfère prendre un Wibault qui n’a pas de gonio de bord, mais qui possède du rayon d’action supplémentaire que l’autre Wibault qui a la gonio de bord mais qui a moins de rayon d’action. Il sait que le rayon d’action offre une marge de sécurité beaucoup plus grande. Il prend sagement sa décision. Il part en toute connaissance de cause, sûr de son expérience »... Son équipage, avec Savary comme second pilote et Aubert comme radio, est « plein de conscience et d’expérience ». Le vol est  sans histoire, « comme le prouve le compte rendu du procès verbal radio avec toutefois une sorte d’insuffisance des renseignements météorologiques et de relèvements de position des postes à terre lesquels semblent particulièrement silencieux »... Mermoz suit le vol dans le détail, jusqu’au fatal accident. Pour lui, « Génin et Aubert ont accompli leur devoir professionnel avec toute leur tranquille expérience. À aucune minute, on ne peut leur reprocher la moindre défaillance de raisonnement, le moindre affolement, la moindre erreur de jugement. [...] L’insuffisance de l’organisation des postes à terre ne permettant pas un travail rationnel et méthodique, de liaison saine et constante avec l’appareil en ligne au point de vue communication des renseignements météorologiques et radio-goniométriques est seule responsable des causes de l’accident » ; et Mermoz se montre particulièrement sévère à l’égard du poste de Toulouse dont les erreurs « ont fait tomber Génin dans un véritable piège. [...] L’avion n’a pas été suivi en cours de route par la plupart des postes de jalonnement de la ligne. Il est invraisemblable que tout particulièrement la nuit on puisse se désintéresser autant du sort d’un avion commercial en service ». Et surtout, « le manque de gonio de bord est un fait des plus regrettables. Il est inadmissible qu’en 1936 ce moyen de sécurité supplémentaire ne soit pas monté sur tous les avions commerciaux en service. Le gonio de bord muni du lever de doutes est absolument au point et permet une navigation d’arrivée aux aérodromes très précise. On peut se demander en toute justice de cause si la présence à bord de cet élément complémentaire de contrôle de navigation n’aurait pas permis à Génin d’atteindre Francazal sans se soucier du secours douteux ». On joint 2 lettres signées du Directeur de l’Aéronautique Civile au Ministère de l’Air, 8 août et 11 septembre 1936, demandant à Mermoz un rapport sur cet accident, puis en accusant réception. Provenance : archives MERMOZ (vente Artcurial 11 octobre 2008, M107).
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