Francis PICABIA (1879-1853).

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Francis PICABIA (1879-1853).
MANUSCRIT autographe signé « Francis Picabia », Ennazus Cerf-volant. 13 septembre 1946 ; cahier petit in-4 (22 x 17,5 cm) de 40 feuillets (plus 8 ff blancs), soit 79 pages, sous couverture cartonnée brique avec titre autographe et dessin. Manuscrit définitif du poème Ennazus, orné d’un dessin en couverture. Écrit à l’encre noire au recto et au verso de feuillets d’un cahier de papier quadrillé à petits carreaux, il est daté en fin et signé : « Rubingen 13 septembre 1946 / Francis Picabia ». Picabia a composé ce recueil de poèmes, longtemps resté inédit, pendant des vacances en Suisse, à Rubingen, dans la famille de sa femme Olga ; ces textes sont le reflet des relations amoureuses tumultueuses de Picabia avec sa maîtresse Suzanne Romain (Ennazus est le renversement de Suzanne) [sur cette liaison, voir Carole Boulbès, Picabia avec Nietzsche. Lettres d’amour à Suzanne Romain (1944- 1948), Les Presses du réel, 2010]. Picabia en a établi le 13 septembre 1946 un dactylogramme, intitulé Ennazus, qui fut adressé à Christine Boumeester, et qui fut publié en annexe des Lettres à Christine (Gérard Lebovici, 1988, p. 201-246), avant d’être recueilli dans les Écrits critiques (Mémoire du Livre, 2005, p. 625-671). Ce manuscrit en donne la version finale, obtenue par fusion et collage, ou plus exactement tressage des divers poèmes. C’est sur ce manuscrit, qui présente des ratures et corrections, que sera établi le dactylogramme (très fautif) ayant servi plus tard pour l’édition. On remarquera que Picabia, par cinq fois, a terminé son œuvre, avant de la reprendre et de la prolonger par cinq fois. La couverture présente, outre le titre, un dessin à la plume : cerf-volant auquel est accroché un serpent qui se mord la queue. [1] Titre et dédicace : « Francis Picabia / ÉNNAZUS / cerf-volant / préface par / J. CASPAR [SCHIOT biffé] SCHMIDT ? / Je dédie ce livre à mon ami Alvaro Guévara / en souvenir de nos soirées de Berne. / Éditeur ??? » [Ce manuscrit permet de restituer le nom du dédicataire, le peintre chilien Alvaro Guevara (1894-1951).] Au verso, une série de six épigraphes, signées F.P., sauf une G.S. [2-3] Préface, avec addition au dos du f. 2 ; la signature J. Caspar Schmidt a été biffée, sauf les initiales. [3 v°] Ennazus, avec quelques corrections : « Pendant que j’écris ce petit livre, une espagnole nue est assise sur mon lit »… [4-5 v°] La Survivante : « Tout est hanté, / comme un fantôme »… [5 v°-23] Derniers jours : « Toi qui as plongé tes yeux / jusqu’au fond de mon cœur »… Outre de nombreuses corrections, on relève une suite de huit vers biffée. [23-35 v°] Adieu : « Je m’agenouillai sur le sable, / j’enfonçai mon bras sous la grille / et tâtai les pieds des femmes »… Une première fin a été envisagée [34 v°] après ces dernières phrases en prose : « Le propriétaire de l’hôtel parlait avec une nouvelle arrivante qui avait une valise bleue aux initiales S.B.A. posée auprès d’elle » ; Picabia a inscrit le mot FIN, et : « Terminé à Rubigen le 7 Septembre 1946 », puis « Que les autres soient et possèdent les mêmes choses que moi, je m’en fous. F.P. » ; il a ensuite soigneusement biffé le tout, et continué son poème en prose : « Ennazus avait quitté sa famille »… À la fin du poème, il a à nouveau inscrit et biffé : « Terminé à Rubigen le 7 Août 46 / Francis Picabia ». [35 v°-37 v°] Retour : « Dans le domaine spirituel / celui qui sait le mieux / comment il va »… Une première fin est envisagée après : « Ennazus mit ses deux mains / dans les miennes » ; Picabia a inscrit le mot FIN, et : « Terminé à Rubigen le 7 Septembre 1946 / Francis Picabia », puis biffé et continué son poème. Après les derniers vers, une nouvelle mention finale, avec date et signature, est encore biffée. [38-40] Le poème Cerf-volant est précédé d’un texte soigneusement biffé dont on peut déchiffrer les premiers mots : « En écrivant ce petit livre, j’ai pensé prendre part à l’édification du royaume de l’idéal »… Suit Cerf-volant : « Pense murement ; / et décide si tu inscriras / sur ton cerf-volant / “liberté” »… Nouvelle fin biffée (même date) après les vers : « sauraient vivre dans une maison / de correction », puis le poème se poursuit à nouveau jusqu’à la fin définitive : « disait l’épouvantail du chat-botté / du croque-mitaine ». Picabia inscrit la date : « Rubingen [7 corrigé] 13 Septembre 1946 », et signe. Puis il ajoute ce quatrain final, qu’il signe F.P. : « Rien ne nous rend si petit qu’une grande douleur. L’homme est un apprenti de la vie, Sa faiblesse est son maître ». Provenance : Francis Picabia. Une collection (Ader, 13 décembre 2012, n° 68).
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