COURTELINE Georges (1858-1929).

Lot 86
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COURTELINE Georges (1858-1929).
MANUSCRIT autographe signé « G. Courteline », M.M. les Ronds-de-Cuir, [1893] ; 250 pages in-4 (22 x 17,5 cm, montées sur des feuilles de papier vergé ; le tout relié en un volume in-4 plein maroquin havane janséniste doublé de maroquin vert-myrte cerné d’un filet doré, gardes de moire brune, dos à 5 nerfs souligné de filets à froid avec titre doré, tranches dorées (Huser). Manuscrit de travail, complet, du roman satirique de Courteline sur les fonctionnaires. Sous son pseudonyme de Georges Courteline, Georges Moinaux a d’abord publié dans L’Écho de Paris, du 24 août 1891 au 7 mars 1892, sous le titre général de Messieurs les Ronds-de-cuir une série d’« humoristiques études de la vie de bureau », qu’il connaissait bien, étant lui-même expéditionnaire à la Direction des Cultes, complétée par d’autres scènes de juillet à novembre 1892. Il transforma ensuite, au terme d’un important travail de récriture, ces scènes en un véritable roman, divisé en six tableaux de trois chapitres chacun, dont le manuscrit fut achevé le 21 avril 1893… et perdu dans un fiacre, puis heureusement retrouvé (comme l’auteur l’a conté dans un avantpropos pour l’édition Bernouard en 1927). Le roman, dédié à Catulle Mendès, fut publié en 1893 chez Flammarion, avec une préface de Marcel Schwob (« Essai de paradoxe sur le rire »), et des illustrations de Louis Bombled. Son succès suscita une adaptation théâtrale en 1911 par Robert Dieudonné et Raoul Aubry, et deux films par Yves Mirande (1936) et par Henri Diamant-Berger (1959). Dans les bureaux de la Direction générale des Dons et Legs, où il fait s’égarer le conservateur du musée de Vanne-en-Bresse, désireux de faire liquider le legs Quibolle, Courteline met en scène tous les grades de la bureaucratie paperassière et incompétente, depuis le directeur jusqu’à l’expéditionnaire. Le chef de bureau finira assassiné par un de ses subalternes devenu fou. Après l’enterrement, le roman s’achèvera par une folle soirée dans un cabaret, où l’on reconnaît le Mirliton d’Aristide Bruant. Le manuscrit, à l’encre noire au recto de feuillets lignés ou quadrillés provenant d’un cahier, présente de nombreuses ratures et corrections, surtout dans son premier tiers, où l’on dénombre une dizaine de corrections par page, dont un tiers d’additions interlinéaires ou dans les marges. Les corrections se font plus rares à partir du troisième tableau. Par exemple, dès le début, alors que l’employé Lahrier est retardé dans son arrivée au bureau par un défilé militaire, l’auteur ajoute en marge : « conciliant ses goûts de flâne avec le cri indigné de sa conscience »… Plus loin, évoquant le mystère par lequel Gabrielle, la maîtresse de Lahrier, s’est appelée Tata, il ajoute : « et éternel besoin de calinerie des amoureux demeurés très enfants »…. C’est ici la mise au point du texte définitif, ayant servi pour l’impression, et paginé par Courteline de 1 à 249, et complet des six tableaux : Premier tableau (p. 1-36), Deuxième tableau (p. 37-74), Troisième tableau (p. 75-105), Quatrième tableau (p. 107-146), Cinquième tableau (p. 147-199), Sixième tableau (p. 200-249). On a relié en tête une L.A.S. à Stéphen Pichon, directeur du Petit Journal, du 17.X.1917 (2 p. oblong in-12), au sujet de ses droits d’auteur : « Estimez-vous que la “propagande” constitue une rétribution suffisante du travail d’écrivains pas toujours riches, hélas !... et auxquels les temps ne laissent pas de se montrer terriblement durs ? »… Provenance : Charles Hayoit (ex-libris, vente III, 29-30 novembre 2001, n° 378).
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