APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918).

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APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918).
MANUSCRIT autographe signé « Louise Lalanne », Littérature féminine et Poèmes de Louise Lalanne, 1909 ; 41 pages in-8 montées et insérées dans des feuilles de papier fort ; plus des pages extraites de revues ; le tout relié en un volume in-8, relié maroquin vert amande, dos et plats ornés de filets noirs formant des rectangles encadrant une étoile d’or, et laissant au centre du premier plat un grand rectangle orné d’une composition de filets noirs et filets dorés, les uns et les autres rayonnant avec mosaïque de maroquin vert foncé, havane et orange, doublures et gardes de papier or et argent, tête dorée, chemise et étui (Paul Bonet). Importante réunion des manuscrits publiés sous le pseudonyme de Louise Lalanne, dans une belle reliure de Paul Bonet. Pour la revue Les Marges d’Eugène Montfort, Apollinaire va tenir une chronique de Littérature féminine qu’il signera du pseudonyme de Louise Lalanne, de janvier à octobre 1909 ; pour donner plus de personnalité à cette femme de lettres, Les Marges et deux autres revues publieront des poèmes de Louise Lalanne. La supercherie sera révélée dans Les Marges de janvier 1910 : « Louise Lalanne ce n’était pas son véritable nom et, en réalité, elle était du sexe masculin. Une célèbre dame de lettres à laquelle nous avions demandé de parler ici des livres de femmes, nous donna l’idée de le faire nous-mêmes, en nous affirmant qu’une femme ne se risquerait jamais dans cette entreprise périlleuse. Nous connaissions le souple et intelligent talent de Guillaume Apollinaire. Nous lui demandâmes s’il consentirait à se déguiser en femme pendant quelque temps. L’idée l’amusa et il accepta. Mais les meilleures plaisanteries sont les plus courtes. Et puis, une critique, même fantaisiste, de la littérature féminine, vraiment cela ne peut avoir qu’un temps... Aujourd’hui Guillaume Apollinaire enlève sa perruque, son corsage et son jupon ». Nous avons ici le manuscrit de quatre (sur cinq) des chroniques de Littérature féminine de Louise Lalanne, la plupart écrites au dos d’ordres de bourse de la Société Générale de Banque. On relève de nombreuses ratures et corrections, et des variantes par rapport au texte publié. • Littérature féminine (12 pages). Premier article, publié en janvier 1909. « Jamais je n’eusse songé qu’un jour on me prierait de dire ce que je pense des livres féminins de plus en plus nombreux. [...] je me suis mise un jour à faire des vers parce que cela me plaisait, parce qu’ils me venaient naturellement et peut-être aussi parce que je m’ennuyais. [...] En somme, il y a en ce moment parmi les femmes quelques écrivains de génie. Je parlais plus haut de Mme de Noailles et je lui garderai toujours une grande reconnaissance pour m’avoir révélé un nouvel et immense océan de poésie [...] Et malgré cette reconnaissance j’en veux un peu à Mme de Noailles de se soucier tellement de ressembler aux classiques. [...] J’éprouve la même chose avec Gérard d’Houville [...] Mais je ne crois pas que Colette Willy ait moins de talent qu’elles, mais elle me fait peur. Je la sens bien française, mais elle m’étonne comme les Américaines lorsque j’en rencontre. Je me dis qu’elle doit être charmante, mais trop indépendante. [...] Judith Gautier et Marcelle Tinayre qui sont très savantes me font l’effet de s’efforcer à paraître des hommes. Je les trouve trop peu femmes. Il me semble qu’elles sont de l’Institut ou conservateurs de Musée »... Mais quant à Renée Vivien, « ses vers et sa prose ont une pureté idéale, une sensualité immatérielle qui me fait songer aux lis dont le parfum est si violent ». L’article s’achève sur une virulente critique d’Aurel... • Littérature féminine. Colette Willy, Lucie Delarue-Mardrus (15 pages). Second article, publié en mars 1909. Bel éloge de COLETTE et des Vrilles de la vigne, et virulente critique de Lucie DELARUE-MARDRUS et son Marie fille mère, « roman aussi misérable que l’héroïne ». • Littérature féminine. Jane Catulle-Mendès (5 pages). Troisième article, publié en mai 1909. Éloge de Mme Jane Catulle-Mendès : « Il n’y a pas en ce moment parmi les hommes de poète aussi noble, aussi purement émouvant, que cette enchanteresse »... En post-scriptum, Louise Lalanne rabroue vertement André Ruyters qui l’avait prise « grossièrement à partie ». • La Littérature féminine jugée par deux hommes (6 pages). Quatrième article, publié en juillet 1909. À propos des ouvrages de Jules Bertaut, La Littérature féminine d’aujourd’hui, et de Jean de Bonnefon, La Corbeille des roses ou les dames de lettres. Le cinquième et dernier article, d’octobre 1909, sur Marcelle Tinayre, ne figure pas ici. Suivent 3 poèmes de Louise Lalanne, parus dans Les Marges du 15 mars 1909 (n° 14), chacun sur une page et chacun signé « Louise Lalanne » ; ils seront recueillis en 1925 dans Il y a, mais seule Chanson serait d’Apollinaire, les deux autres devant être attribués à Marie LAURENCIN : • Le présent (20 vers) : « Si tu veux je te donnerai Mon matin, mon matin gai Avec tous me
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