SAUGUET Henri (1901-1989).

Lot 67
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4000 - 5000 EUR
SAUGUET Henri (1901-1989).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Henri Sauguet », La Rencontre (1948) ; 87 pages in-fol., en un volume broché.  Partition d’orchestre du ballet La Rencontre. Sauguet a composé dans l’été 1948 la musique de son ballet La Rencontre ou Œdipe et le Sphinx, en un acte, sur un livret de Boris KOCHNO, qui venait de prendre, après la démission de Roland Petit, la direction des Ballets des Champs-Élysées. Transposant l’épisode de la rencontre d’Œdipe avec le Sphinx dans l’ambiance d’un cirque de plein air : sur la piste, tel des acrobates, les deux protagonistes s’affrontaient ; à la fin, tandis que le Sphinx, vaincu, se balançait tristement sur son trapèze, Œdipe s’éloignait vers son destin. La création eut lieu au Théâtre des Champs-Élysées, le 8 novembre 1948, dans un merveilleux décor et des costumes de Christian BÉRARD (dont ce fut la dernière création), et une chorégraphie de David LICHINE, avec Jean BABILÉE et la jeune Leslie CARON, sous la direction musicale d’André Girard. La partition, d’une durée de 22 minutes, fut publiée chez Heugel, et dédiée « à Boris Kochno et Christian Bérard ». Henri Sauguet l’a enregistrée avec l’Orchestre d’État de l’URSS. « Le Sphinx, c’était la toute jeune Leslie Caron – dont ce fut la révélation – collant blanc, silhouette serpentine ; Œdipe – le bondissant Babilée, visage grave, corps de fauve. La chorégraphie évoquait le jeu des questions et des réponses par un enchaînement de poses essentiellement plastiques. […] La musique évoque, par certains aspects répétitifs, la marche d’Œdipe vers son destin à la manière d’une “force en mouvement”, comme une machine quasi-infernale ; l’alternance des questions et des réponses oppose aux courbes sinueuses, interrogatives du violon la masse triomphante de l’orchestre. À la fin, celui-ci se met à vibrer, pour évoquer les tressaillements du Sphinx, tandis que la flûte marque la marche d’Œdipe, délivré. L’ensemble constitue peut-être le chef-d’œuvre de la musique de ballet de Sauguet » (André Hofmann). « La partition de M. Henri Sauguet est une de ses meilleures partitions. Expressive et bien rythmée, colorée d’une orchestration qui met les thèmes en valeur, elle transmet dans le domaine des sons le décor de Christian Bérard et la chorégraphie de Lichine, et s’accorde à souhait avec eux pour former un spectacle harmonieux » (René Dumesnil). Roland-Manuel jugeait la partition comme l’une des « meilleures, des mieux conçues, des mieux écrites, des plus clairement agencées et des plus poétiquement allusives que nous devions à ce musicien qui a le goût et le sens du ballet. Sauguet excelle à dégager le signe musical représentatif de l’image et de l’idée chorégraphiques ». Le manuscrit est à l’encre noire sur papier à 32 lignes ; il est signé et daté en fin « Coutras, 12 oct. 1948 » ; il a servi de conducteur et porte de nombreuses annotations au crayon rouge ou bleu. L’orchestre comprend : flûte (et piccolo), hautbois (et cor anglais), clarinette, basson, cor, trompette, tuba, timbales, percussion, harpe, piano, et les cordes. 
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