Lot n° 57
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: 245 000EUR
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RARE ASSIETTE À DESSERT DU SERVICE PARTICULIER DE L'EMPEREUR NAPOLEON IER Musée Napoléon - Vue du Salon de la Victoire.
Assiette en porcelaine dure, le marli décoré d'une frise de glaives reliés par une guirlande de feuilles de laurier et enrichie d'étoiles sur fond vert de chrome, le centre à décor d'une vue d'intérieur polychrome figurant la visite de l'impératrice Joséphine dans la salle de la Victoire au Musée Napoléon (actuelle rotonde d'Apollon au musée du Louvre), dans une réserve bordée d'un large filet or et rehaussé de dorures en relief.
Manufacture impériale de Sèvres, 1808.
Peinte par Jean-Claude RUMEAU (1777-1839), peintre pour «travaux extraordinaires» à la manufacture de Sèvres de 1808 à 1824, en juillet 1808.
Dos incisé et peint en noir du chiffre « LL » entrelacés du roi Louis XVIII et du numéro d'inventaire « N°66 ». Traces visibles de l'ancienne légende de l'assiette « Musée Napoléon / Vue du Salon de la Victoire ».
Très bon état de conservation, des infimes défauts de cuisson et usures à la peinture.
Diam. : 23,5 cm.
Estimation sur demande
Provenance :
-Livrée pour le compte de l'Empereur Napoléon au Palais des Tuileries le 27 mars 1810.
-Vente Yves de Cagny, Hôtel Drouot, 13 juin 1973 (reproduite en couverture), adjugée 74.270 francs (vendue séparément aux côtés d'une seconde assiette du même service, à vue du Prytanée de Saint-Cyr, peinte par Lebel en 1808, conservée aujourd'hui à la Fondation Napoléon).
-Collection privée, France.
HISTORIQUE DU SERVICE
D'un coût total considérable de 65.449 francs, le service particulier de l'Empereur Napoléon Ier était composé d'un service d'entrée, d'un service de dessert, d'un surtout de table en biscuit et d'un cabaret à café. Notre assiette fait partie des 72 assiettes à dessert dites « des Quartiers généraux », d'un coût unitaire de 425 francs, ce qui est un record pour l'époque. Les instructions de Napoléon reprises par Daru, grand maréchal du Palais, pour ce service « d'un genre tout particulier », étaient « que parmi ces dessins, il n'y ait point de bataille ni de noms d'hommes mais qu'au contraire, les sujets n'offrent que des allusions très indirectes qui réveillent des souvenirs agréables », comme pour s'offrir un peu de légèreté dans un cérémonial du repas tant codifié par l'étiquette.
Le service fut livré aux Tuileries le 27 mars 1810, juste à temps pour figurer sur la table du mariage de Napoléon et Marie-Louise, le 2 avril. Notre assiette est la numéro 34 de la liste préliminaire et la numéro 45 de la livraison finale.
Lors de la première Restauration en 1814, Louis XVIII prend possession du service laissé aux Tuileries et fait disparaître toutes les marques de la Manufacture impériale de Sèvres, apposant à la place son monogramme au double L, en faisant numéroter chaque assiette. Après les Cent-Jours, l'Empereur est autorisé à emporter à Sainte-Hélène 60 des 72 assiettes à dessert, dont celle présentée ici, dans cinq écrins en maroquin fait spécialement pour l'occasion, marquant le véritable attachement qu'il éprouvait pour ce service très particulier. Quatre furent données par Napoléon en exil à des membres de son entourage proche. Notre assiette numérotée 66 (d'une liste qui malheureusement n'a pas été conservée) est l'une des rares évoquées par les mémorialistes, et faisait partie de celles que l'Empereur aimait montrer à ses visiteurs.
L'inventaire dressé à la mort de l'Empereur faisait état de « 54 assiettes de porcelaine de Sèvres pour dessert », et son testament stipulait : « ma porcelaine de Sèvres dont j'ai fait usage à Sainte-Hélène [...] Je charge le comte de Montholon de garder ces objets et de les remettre à mon fils lorsqu'il aura seize ans...». On connaît les difficultés que Montholon aura à transmettre ces objets au fils de Napoléon et Marie-Louise. Après le refus de l'Autriche d'exaucer les volontés du défunt, Montholon conservera ces assiettes et en donnera certaines, notamment au fils Las Cases. Ainsi débuta leur dispersion. Quelques rares assiettes sont aujourd'hui encore conservées en mains privées, mais de moins en moins au fur et à mesur
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