COCTEAU JEAN (1889-1963).

Lot 47
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Estimation :
4000 - 5000 EUR
COCTEAU JEAN (1889-1963).
TAPUSCRIT avec ADDITIONS et CORRECTIONS autographes, les Enfants terribles, 1929 ; [1]-154 pages in-4, relié demi-maroquin bordeaux, chiffre doré au bas du premier plat (deux C entrelacés surmontés d'une couronne), dos à 2 nerfs soulignés de filets à froid, titre doré en long, plats de papier à motifs floraux (Sandgorski & Sutcliff, London). Tapuscrit corrigé complet du roman les Enfants terribles. C'est au cours d'une cure de désintoxication à Saint-Cloud, au début de 1929, que Cocteau écrivit son oeuvre la plus célèbre, Les Enfants terribles. Il a prétendu avoir écrit ce roman en dix-sept jours. Le roman, qui met en scène la vie d'un frère et d'une soeur aux relations presque incestueuses, confinés dans une chambre à l'atmosphère irréelle, s'inspire de l'existence de son ami Jean Bourgoint et sa soeur Jeanne ; sur cette histoire, Cocteau a greffé ses souvenirs de l'élève Dargelos au lycée Condorcet. Le livre, publié par Bernard Grasset en 1929 rencontra un succès foudroyant. En 1950, Jean-Pierre Melville en tira un film avec Nicole Stéphane et Édouard Dermit, sur une adaptation et des dialogues de Cocteau. Ce tapuscrit, particulièrement précieux en raison de l'absence du manuscrit, est précédé d'une page de titre autographe : «Les enfants terribles» agrémentée de la fameuse étoile du poète. À la dernière page (154), Cocteau a inscrit le mot «FIN», et tracé trois étoiles avant d'écrire la date : «St Cloud Mars 1929». Il comporte plus de 300 mots ou passages biffés, corrigés ou ajoutés à l'encre noire. Cocteau comble les blancs laissés dans la dactylographie ou corrige de mauvaises lectures ; mais il apporte aussi des corrections de style, allant toutes dans un sens de simplification et de pureté du texte. À la page 40, Cocteau a fait une intéressante addition de 5 lignes, qui introduit le thème du somnambulisme : «Paul subissait parfois de petites crises de somnambulisme. Ces crises, très courtes, passionnaient Élisabeth et ne l'effrayaient pas. Elles pouvaient seules obliger le maniaque à sortir du lit. Dès qu'Élisabeth voyait une longue jambe paraître et se mouvoir d'une certaine manière, elle ne respirait plus, attentive au manège de la statue vivante qui rôdait adroitement, se recouchait et se réinstallait.» Page 148, dans la scène finale du suicide, Cocteau ajoute en marge une description d'Élisabeth au moment fatidique : «Les boucles rejetées en arrière par la tourmente dénudaient le petit front féroce et le faisaient vaste, architectural au dessus des yeux liquides.» Le présent tapuscrit présente une version quasi définitive du roman, les corrections autographes ayant été intégrées ; mais les variantes montrent que de nouvelles corrections ont été portées sur épreuves. On notera que Cocteau a modifié la division du roman, biffant la mention «Deuxième partie» de la page 96 («L'héritage, les signatures»...), pour l'inscrire de sa main en tête de la page 88 telle qu'elle se situe dans le livre. Il a en outre ajouté des marques de paragraphes, ainsi que des indications de blancs ou espaces de plusieurs lignes, figurés dans le livre par des astérisques. Le tapuscrit s'orne en outre de 8 petits dessins (pages 15, 16, 19, 27, 30, 31, 33) représentant le plus souvent des têtes d'hommes, bien représentatifs des êtres qui alimentaient les rêveries du poète. Provenance : Carole WEISWEILLER.
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