Henri MATISSE (1869-1954)

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Henri MATISSE (1869-1954)
Deux femmes et un enfant dans un intérieur, fenêtre ouverte, janvier 1939. Fusain et estompe sur papier. Signé et daté en bas à gauche "Henri Matisse 1939". 61 x 61 cm Bibliographie : Lydia Delectorskaya, L'Apparente facilité, Henri Matisse : peintures de 1935-1939, Paris, éditions A. Maeght, 1986, p. 294. Un certificat d'authenticité délivré par Madame Wanda de Guébriant en date du 22 mars 2018 sera remis au futur acquéreur. Ledit certificat précise que l'oeuvre est inscrit au n° E 118 des archives de l'artiste L'oeuvre est accompagnée d'un certificat d'exportation de biens culturels délivré le 10/01/2018 Une maternitéd'Henri Matisse 1939 HENRI MATISSE ET PIERRE MATISSE Au cours des années 1930, Pierre Matisse n'expose que peu les oeuvres de son père, n'obtenant la confiance du peintre que pour quelques lithographies. Le jeune galeriste se consacre alors à d'autres artistes tels Mirò, Balthus, Calder, Giacometti. Durant l'hiver 1943, la Pierre Matisse Gallery organise à New York avec succès une rétrospective des oeuvres de Picasso. En mettant en perspective la rivalité Picasso-Matisse, cette exposition aurait pu représenter une sorte de casus belli entre le père et le fils. Mais l'année suivante, Henri Matisse confie enfin à son fils une première exposition exclusive de ses gouaches découpées à New York. MATERNITÉ (1939) Le thème de la famille et de la maternité parcourt l'oeuvre de Matisse ; son épouse et ses enfants sont des modèles privilégiés entre 1896 et 1917. Mais la vie personnelle du peintre connaît un tournant pénible en 1939, année de sa séparation avec sa femme, Amélie Parayre. Cette dernière ne supporte plus la présence de la très belle Lydia Delectorskaya qui fait office depuis 1933 de modèle d'atelier, d'assistante et bien sûr de muse pour l'artiste. Dès le mois de janvier, l'artiste s'attèle à l'étude d'un tableau dont il abandonnera finalement la réalisation. Notre dessin est le plus important d'une série dont le point de départ est probablement La famille, 1939 (Dauberville, Matisse chez Bernheim-Jeune, tome II, Paris, éditions Bernheim-Jeune, n°765), croquis à la plume et encre de Chine exécuté d'une main légère et rapide à partir d'une scène familiale. Notre dessin a sans doute une grande importance pour Matisse car il le place au-dessus de sa cheminée dans l'appartement qu'il occupe à l'hôtel Régina de Nice, entre 1938 et 1943. On y reconnaît le parquet au point de Hongrie et la grande fenêtre avec ses balcons en fer forgé. Matisse transforme sa chambre d'hôtel en un véritable atelier où, en plus de la présence des modèles, il entasse plantes, étoffes, meubles, vases et autres bibelots que l'on retrouve dans ses oeuvres. MATISSE : ESPACE ET ARABESQUES Cette maternité évoque le thème du bonheur, qui parcourt tout l'oeuvre peint et dessiné de Matisse. La fusion sentimentale est ici suggérée par les arabesques circulaires qui enveloppent la mère et l'enfant. Sur le plan formel, c'est la contradiction entre perspective et planéité (thème obsédant pour Matisse, abordé dès les chefs-d'oeuvre du début du siècle) qui préoccupe l'artiste. Le groupe de personnages, les accotoirs du fauteuil et le parquet fabriquent des lignes de fuite qui creusent l'espace, tandis que le tissu de la robe en damier, le papier peint floral du mur et les volutes du balcon sont autant de motifs qui aplanissent la composition. La monumentalité byzantine de l'image que recherche Matisse et qui exige le plan est cependant animée par les arabesques qui parsèment et rythment la surface. Matisse ajoute un autre contrepoint qui oppose la rigueur et la fermeté de son trait au flou poétique de l'estompe qui ombre les visages.
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