DAUDET Alphonse (1840-1897).

Lot 42
Aller au lot
Estimation :
25000 - 30000 EUR
DAUDET Alphonse (1840-1897).
MANUSCRIT autographe, Jack, [1875] ; 189 feuillets (environ 50 x 12 cm) écrits au recto (quelques effrangeures et petites déchirures), montés sur onglets sur des feuillets de papier vélin reliés en un volume grand in-fol. demi-maroquin tête de nègre, étui (abîmé) (Alix). Manuscrit spectaculaire d'un des plus importants romans de Daudet, Jack. Jack, mœurs contemporaines parut en feuilleton dans Le Moniteur universel à partir de juin 1875, et en 2 volumes chez E. Dentu le 9 février 1876 avec cette dédicace à Flaubert : « Ce livre de pitié, de colère et d'ironie est dédié à Gustave Flaubert mon ami et mon maître ». Commencé avant l'été 1874 (Daudet abandonna Le Nabab sur lequel il commençait à travailler), nourri d'excursions en Bretagne, écrit à l'hôtel Lamoignon et à Champrosay, il fut achevé - alors que la publication en avait commencé - vers la fin d'octobre 1875 : « J'avais mis près d'un an à l'écrire ; c'est de beaucoup le plus long et le plus vite mené de tous mes livres » (voir le chapitre sur Jack dans Trente Ans de Paris). Daudet s'est inspiré, pour ce « livre cruel, livre amer, livre lugubre », de la lamentable histoire de Raoul Dubief, un jeune garçon qu'il avait connu en 1868, mort à vingt ans à l'hôpital après une vie de misères, abandonné de sa mère, une cocotte parisienne maîtresse d'un homme de lettres. Au centre du roman, alors que Jack est devenu ouvrier à Indret, on peut lire une des premières peintures, tout à fait saisissante, du monde industriel et des machines ; ainsi qu'une très vivante évocation du peuple des faubourgs parisiens. Étonnant manuscrit par sa présentation. « Le manuscrit en est doublement curieux, sur une grande longueur d'un papier épais, grenu, large tout au plus de douze centimètres, une sorte de papyrus sans fin replié sur lui-même, puis une autre copie tout entière de la main de madame Daudet, gros volume cousu d'un fil épais qui retient les pages » (Lucien Daudet, Vie d'Alphonse Daudet). Ce sont en effet de longues et étroites bandes d'un papier beige assez grossièrement découpées, entièrement remplies sans la moindre marge d'une petite écriture très serrée. On y a joint trois grands feuillets (d'un papier plus épais et granuleux) restés vierges, sauf un sur lequel Daudet a jeté ces quelques notes : « Il me semble que je serais heureux d'écrire mon nouveau livre sur ce papier revêche qui arrête la plume, l'oblige à ne pas aller plus vite que la pensée. - Il faudrait dans ce premier chapitre montrer l'enfant promené par sa mère dans deux ou trois institutions qui n'en veulent pas à cause d'elle. - l'enfant n'est pas admis chez les pères. - admis chez les pères ». Manuscrit de premier jet, abondamment raturé et corrigé, et très différent du texte publié. Daudet a parfois considérablement remanié son texte. On relève de nombreuses et souvent très importantes suppressions ; de longs passages sont biffés ; des épisodes sont supprimés ou transformés, d'autres ont été ajoutés. De nombreuses additions sont portées par Daudet dans les interlignes du manuscrit. Il note également des remarques pour la mise au point du texte, pour des changements à apporter, des développements ou des dialogues à faire (nous en donnerons quelques exemples). On relève également au verso de plusieurs feuillets des rédactions abandonnées. Le manuscrit est divisé en trois livres (trois parties dans l'édition). [Premier livre] paginé de 6 à 80 (les 5 premières pages manquent, correspondant au début du chap. I, La mère et l'enfant). II Le Gymnase Moronval (il y a 2 p. 18, l'une étant une longue addition faisant l'histoire de Moronval). [III Grandeur et décadence du petit roi Madou-Ghézo] (manque la p. 20 qui commence ce chap.). IV Une séance littéraire au Gymnase Moronval. V Suite d'une lecture au Gymnase Moronval (trois autres tires rayés ; au f. 40, Daudet s'est amusé à dessiner quelques-uns de ses personnages : Dargenton, Madou Ghezo, Mme de Barancy, Jack, et un canard chinois, un éléphant, un kangourou). VI Le petit roi (à la fin du chap., il note : « Donner du comique à cette fin... Les 3 corps de troupes. Moronval et les ratés en tête. Les petits pays chauds puis Jack. - Petits pays chauds éparpillés, s'arrêtant aux devantures de pâtissiers ! Allons ! - Et tous les uns aux autres : Allons ! »). VII La fuite [devenu : Marche de nuit à travers la campagne]. VIII Parva domus magna quies (note : « Mettre du dialogue si possible dans les scènes de la vie à deux » ; début abandonné de ce chap. au verso du f. 56). IX Première apparition de Bélisaire. X La vie n'est pas un roman !... [ce chapitre a été divisé en deux dans l'édition, le chap. X intitulé Cécile et le XI gardant ce titre]. livre deuxième. l'aPPrentissage, paginé de 1 à 53. I Indret (note : « Le défaut de ce chapitre est de manquer de dialogue chez Roudic. J'ai très mal rendu aussi l'espèce d'indifférence méprisante de tous ces hommes durs à la peine pour l'apprenti Gringalet, et son endomestiquement »). II L
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue