[GOUNOD Charles]. INGRES Jean Dominique (1780-1867).

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[GOUNOD Charles]. INGRES Jean Dominique (1780-1867).
5 L.A.S. « Ingres », 1856-186, à Charles GOUNOD ; 9 pages in-8 ou petit in-8 (petites fentes réparées). Belle correspondance du peintre à son ami musicien. [Ingres était directeur de la Villa Médicis, lorsque Gounod vint y travailler après son Prix de Rome. Ingres se prit d'amitié pour le jeune musicien ; ils firent souvent de la musique ensemble.] [1856 ?]. Sur une éventuelle candidature de Gounod pour le poste de Directeur du Conservatoire musical de Toulouse, à laquelle le pousse le peintre, à son corps défendant toutefois : « car je vous perdrais dans ce que j'aime le plus au monde, la Divine Musique dont vous êtes l'illustration et l'âme personnifiée. [...] Le plus beau paÿs comme l'Italie, paÿs de cocagne, soit dit en passant, paÿs de belles voix et qui aime la musique, voilà ce qui milite en sa faveur [...] J'aurais de quoi vous entretenir sur ce que vous ne savez que trop, sur nos jours cannibales et savages ; et il n'y a que Dieu qui sait ce que nous pouvons devenir. Pauvre France, beau Paris, belle Société qu'est-ce qu'on en a fait ?!. »... 18 janvier 1858. Il félicite Gounod pour son dernier opéra (Le Médecin malgré lui) : « Reber m'en a dit tout le bien possible dans des termes admiratifs [...] cela me persuade toujours plus, ce que je sais et ce que vous devez être encore par la suite une des gloires de notre art musical »... 20 mars 1859. Après la création de Faust il le félicite chaleureusement de son « magnifique et juste triomphe qui m'a pénétré de joie : quelle foule de beautés réunies ! il y a là une source très prolongée d'un bel avenir pour le Théâtre Lyrique, dont la mise en scène est admirable et pour vous cher ami, une gloire incontestable et une place réservée au grand fauteuil, et pour l'art. Que Mme Carvalho est une ravissante Marguerite ! elle nous a électrisés »... » Meung 5 novembre 1859. Belle et longue lettre avec ratures et corrections, au sujet d'Orphée et Eurydice de GLUCK, revu par BERLIOZ, mis en scène par Léon Carvalho qui demande à Ingres des idées pour l'entrée aux Enfers « selon Homère et Virgile ! Les voici en substance : Au milieu d'une ténébreuse forêt, sous d'affreux rochers est un antre profond environné d'un lac (le Cocyte). Là, à l'entrée du gouffre résident les Divinités Infernales qui en gardent l'entrée. Là, est le lit de fer où couchent les Furies ; au milieu de ce repaire un grand Orme étend ses feuillages qui recèlent les songes. Là sont aussi plusieurs monstres, Geryon, les Centaures, l'Hydre de Lerne, les harpyes, &c... Mais voici selon moi les personnages actifs, d'action, le Chœur enfin, qui devraient remplacer les Démons, leur emploi est faux et absurde, les anciens leur donnaient un tout autre emploi. D'abord ; les Ombres, les Larves, représentés par un squelette couvert d'un suaire, mauvais Génie. Les mânes, lemures spectres horribles, les Furies ou Euménides, Thisiphone, Mégère, Alecto, têtes livides coiffées de serpents, elles sont vêtues de noir ou de brun , leur robe est ceinte d'une couleuvre l'une tient un fouet avec lequel elle déchire le corps des coupables, l’autre tient un poignard, et l’autre des serpents qu’elle agite. Les Parques arrivent attirées par le son de la lyre […] et furent attendries donnèrent même quleques larmes […] belles jeunes vieilles, si je puis dire ainsi, à cheveux blancs, leur front est ceint d’un bandeau d’or, leur vêtement est blanc. Elles ont des ailes (mais ad libitum) leur fuseau est de fil noir et blanc ; voilà. On pourrait objecter que ces Divinités sont toutes du genre féminin. Le chœur étant écrit pour des hommes, mais de tels personnages n’ont pas de sexe, et puis dans les ombres, larmes, spectres ce sont toutes voix d’hommes […] Quel beau spectacle que cette scène enrichie du style antique Grec ! »… 1er mars 1862. Félicitations pour La Reine de Saba : « Je l’ai écoutée avec un tendre intérêt et j’y ai reconnu, comme toujours le magnifique talent qui fait de vous un homme supérieur et un artiste de première ligne ! L’instrumentation est admirable et il y a plusieurs morceaux d’une originalité remarquable ! ». 
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