[GOUNOD Charles]. BOUDIER Jean-Baptiste (1839-1925).

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[GOUNOD Charles]. BOUDIER Jean-Baptiste (1839-1925).
13 L.A.S. « l'abbé Boudier », à Charles et Anna GOUNOD, Saint-Cloud 1870-1872, plus une L.A.S. de Charles GOUNOD à Boudier ; 50 pages in-8 ou in-4 (une déchirée), plusieurs à en-tête Diocèse de Versailles. Paroisse de Saint-Cloud. Intéressante correspondance du vicaire de Saint-Cloud pendant la guerre de 1870 et la Commune, aux Gounod réfugiés à Londres. Il les avait rejointe, puis assura ensuite la liaison entre Gounod resté à Londres, et sa famille rentrée en France. 1870. 25 août, il annonce qu'il quitte Saint-Cloud pour la cure de Briis-sous-Forges... - 26 novembre (lettre envoyée par ballon) ; réfugié à Passy, il donne des nouvelles. Les maisons de Montretout ont été pillées par des maraudeurs ou par les Prussiens. Saint-Cloud a été incendié. « Votre maison a été préservée ».... 1871. 25 janvier (par ballon). Il raconte la bataille de Montretout (19 janvier) où se situe le chalet des Gounod¸ qui a été ravagé, dépouillé, criblé de balles, mais est resté debout. - 1er avril, il décrit Saint-Cloud, les ruines, la misère ; toutes les maisons sont brûlées ; ce désastre est comparable au sac de Jérusalem.... « Ah mon ami, si vous étiez un de nos pauvres et si si j'étais Gounod, oh comme je chanterais ! Laissez-vous fléchir, ô mon noble ami, [... ] Un concert mon ami, un concert, et ils vous devront tout !! »... Il prépare l'inventaire des pertes de chaque famille suite au sac et à l'incendie de Saint-Cloud. - 5 avril, à Anna Gounod. L'émeute est là : « le canon gronde aussi fort qu'au temps des Prussiens. Et ce sont des Français qui se battent contre des Français, des Frères qui s'entretuent [...] Le duel est entre le rouge et l'ordre. Le drapeau rouge qui flotte à Paris sur tous les monuments publics et le drapeau national. L'ordre, le désordre, le mal et Dieu voilà le duel qui se livre »... Il est heureux d'apprendre « que notre cher grand maître a terminé sa grande et belle œuvre »... il faut qu'Anna obtienne de Gounod un concert au bénéfice des victimes de la guerre. Il a photographié les maisons de la famille. Les Pigny se retirent à Versailles. Zéa [Pigache] ne va pas bien. Le Dr Blanche dit qu'il n'y a rien à faire. - 7 avril. Nouvelles de la Commune et de l'émeute. Les photos des ruines sont faites... -19 avril. Le canon tonne toujours ; les insurgés «élèvent dans Paris des barricades de 18 mètres d'épaisseur et de 8 mètres de hauteur ».... ; il revient sur le projet de concert. - 20 avril. Il annonce à Anna Gounod qu'il ira avec les Pigny à Londres pour voir Gounod. - Londres 15 juin, à Anna : il déplore l'attitude prise par le cher Gounod, et exprime sa « détermination persistante de ne pas aller à Tavistock House » (chez les Weldon) ; il a tenté de dire à CG « qu'il ne faisait pas son devoir d'époux », ce fut la brouille. - 29 juin. Il va voir Gounod tous les deux jours, mais il ne pourra pas hélas ! le ramener en France, car il reste attaché à Tavistock House, malgré les « tendres sermons » de l'abbé, restés inutiles... - 5 juillet. Rentré à Paris, il remercie Gounod et Mme Weldon pour le séjour à Londres et donne des nouvelles de la famille ; il reste vicaire à Saint-Cloud. - 4 novembre, à l'occasion de la fête de Gounod, il lui renouvelle son « ardente affection », tout en regrettant un refroidissement dans « les sentiments si fraternels qui nous unissaient ». [Londres 11.I.1872]. L'abbé vient d'arriver à Londres... (On a joint quelques photocopies d'autres lettres). [Vers le 6 juin 1871]. GOUNOD à l'abbé. « Je n'ai jamais fait et je ne ferai jamais à la malignité publique le sacrifice de l'amitié. Vous allez le lui faire, et je n'aurais rien à y voir si, d'un même coup, votre détermination n'atteignait et ne blessait gratuitement mes amis et moi. Ne pas être avec moi, dans la circonstance présente, c'est être contre moi, et cela de votre propre aveu, puisque le mécontentement que vous redoutez de l'autre côté du détroit [Anna] l'emporte sur la peine que doit me faire à moi votre refus, et que votre abstention est une protestation tacite très intelligible contre l'hospitalité qui vous était offerte aussi bien qu'à moi [...] sachez qu'ami pour ami, je serai toujours du côté de ceux qu'on reniera à cause de moi »...
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