GOUNOD Charles.

Lot 299
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GOUNOD Charles.
44 L.A.S., 1851-1855, à SA MÈRE Victoire GOUNOD ; environ 130 pages in-8 ou in-12, adresses (2 avec découpes, qqs vignettes du Mont St Michel) ; sous un feuillet autographe de Gounod : « à ma mère ». Très belle correspondance à sa mère tendrement aimée. Séjour à Londres en juillet-août1851, où sera donné Sapho à Covent Garden, le 9 août, avec Pauline Viardot. - Lundi 13. Après une traversée pénible, il est arrivé chez son ami Charley et, avec le compositeur Hullah, ils ont fait un tour dans Londres : « Londres a l'air d'une ville de manège et de congrès de chevaux. Par exemple, il y a des parcs superbes avec des gazons immenses, tels que je n'en ai jamais vus »... Il se prépare à son concert : « J'aurai 500 musiciens en tout » ; il pense rester plus longtemps pour assister à l'exécution de « l'Elias de Mendelssohn avec 700 ou 800 musiciens sous la direction de Costa ».... - Jeudi. Il a donné son concert : « Eh bien, il parait que le résultat en est bon. On a d'ailleurs beaucoup applaudi hier soir chaque morceau : le Sanctus a produit une impression très profonde ; il a été bissé. » ; quant au Benedictus, « j'aurais voulu que ce fût plus piano et plus mystérieux ; l'effet eût été double » ; le chœur d'Athalie ne l'a pas satisfait : Costa « m'en a fait de grands éloges ; mais il disait “ah !pauvre garçon ! Comme on vous massacre cela !” » ; il a « disséqué » sa musique sans émotion : « La question était uniquement pour moi de savoir si j'avais écrit ce que je pensais, mon effort allait-il être la traduction exacte de mon intention, voilà quelle était ma crainte. Je dois dire que nul de mes effets ne m'a trompé : toutes les remarques que j'ai pu faire contre moi-même tombent sur la proportion des idées, jamais sur les timbres ». Le Sanctus a ému jusqu'aux larmes les auditeurs, dont Costa qui a dit : « Depuis Mendelssohn, je n'ai rien entendu de si beau », Manuel, les Hullah... - Mardi minuit. Il a entendu « La Flûte Enchantée du divin Mozart » qui l'a déçu : « Cette musique est façonnée par des mains si suaves et si pures que tous ceux qui la touchent ont l'air de rustres grossiers. [...] l'ouvrage n'étant pas une conception dramatique, on ne peut pas là se rejeter sur des effets de passion qui sont toujours plus ou moins à la portée de tout le monde ; ici l'auteur n'a employé que des ressources tellement placides, d'un ordre tellement en dehors des passions et de la vie réelle, qu'il faut pour s'y plaire une très grande habitude et un très grand amour de l'idéal bien plus que du réel ». Il a revu Tamberlick qui va chanter dans Sapho : « il a un organe des plus timbrés, des plus chauds, des plus vibrants que j'aie entendu de ma vie : sur scène, ce doit être superbe ». Il a entendu le concert de Hullah, « sans un très grand plaisir, si ce n'est la sensation toujours agréable d'une masse chorale de 400 ou 500 voix, mais la valeur des morceaux qu'on a exécutés était assez mince » ; à la répétition, Pauline Viardot, souffrante, était absente ; elle doit chanter Le Prophète. - 19 juillet. « Voilà les répétitions qui commencent à se débrouiller : la mémoire commence à poindre ; on ne fait déjà plus tant de fautes de note et de texte ». Il a entendu le Messie de Haendel « exécuté par 700 musiciens avec orchestre .../...et orgue, mais grand orgue comme dans les églises. Ce sont des solennités admirables. […] Quelle musique de géant que cet oratorio du Messie ! On ne sait vraiment pas si on est sur la terre ou transporté dans un monde nouveau […] Tout cela vous laisse une impression profonde et durable d’un grand génie vénéré par un grand peuple et conservé par de grandes institutions ». – 6 [août]. Il commence les répétitions : « à une première lecture, l’orchestre m’a reçu Lundi de la manière la plus flatteuse, et ma musique a produit en général une impression de poésie et d’élévation qui m’a fait un grand plaisir. Chacun est content de son rôle. Costa est de plus en plus charmant pour moi et j’ai été lundi aussi émerveillé de son intelligence sûre et rapide que touché de son zèle affectueux […] Costa dit que maintenant l’orchestre va marcher comme sur des roulettes parce que ma musique est très franche. […] L’Introduction sort admirablement ; l’effet de tout le 3ème acte est excellent : ces instruments à cordes sont magnifiques ! Tamburini sera excellent dans Pytheas : son rôle l’amuse beaucoup […] et Tamberlick (Phaon) quel excellent garçon ! Et quelle voix ! ». Il s’inquiète de la voix de Pauline Viardot : « J’ai bien peur que la voix de notre pauvre amie ne soit bien près de sa fin : elle ne le dit pas ; mais sa figure, et celle de Viardot indiquent suffisamment combien elle en est tourmentée » ; elle a chanté « D. Anna dans cet admirable Don Juan : elle a chanté faux presque toute la soirée et m’a fait un mal affreux pour la peine qu’elle se donnait ; à la fin, elle n’en pouvait plus. Demain le Prophète pour la refaire. Chien de métier, va ! »… – 8 août. Demain a
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