GOUNOD Charles.

Lot 294
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GOUNOD Charles.
2 MANUSCRITS autographes sur Richard WAGNER, [1887 ?-1891] ; 27 pages petit in-4 (avec ratures, corrections et additions, et quelques citations musicales) et 5 pages et quart in-4. Intéressants textes sur Richard Wagner. Richard Wagner (un sous-titre a été soigneusement rayé), texte non daté publié dans la Revue de Paris (1er mai 1905), qui suggère la date de 1887 [tiré à part joint]. Gounod entend juger la « personnalité artistique considérable » qu'est Wagner, sans s'occuper de l'homme, ni de ses opinions oui de ses injures à l'égard de la France. Ce n'est pas comme mélodiste que Wagner s'impose : « On veut que Richard Wagner soit l'apôtre de la “mélodie continue !” C'est bien plutôt la “symphonie continue” qu'il faudrait dire ; car son œuvre existe surtout par là ; [...] loin de moi de vouloir nier que Wagner ait produit des mélodies, et de charmantes, et même de fort belles » ; quant au fameux « Leit motive », ce n'est pas « un dogme wagnérien », et Gounod en retrouve déjà la trace chez Meyerbeer ou Halévy. « Richard Wagner est, par-dessus tout, un musicien décorateur. Il possède, au plus haut degré, la faculté d'approprier les sons à l'impression scénique. L'art musical est, pour lui non pas le but, mais le moyen théâtral. Cela est si vrai, que, devant ses œuvres, l'auditeur s'absorbe pour ainsi dire dans le spectateur, tant la sonorité du musicien devient, en quelque sorte, l'atmosphère ambiante du dramaturge ; à tel point que la prodigalité, pour ne pas dire la débauche des modulations incessantes avec travers lesquelles il promène son drame et qui sont si fatigantes au point de vue de la musique pure, disparaît presque dans le système d'harmonie diffuse qui constitue son milieu musical. Et, ce qui est ici très important à remarquer, c'est la connexion qui existe entre la langue musicale de R. Wagner et le caractère essentiellement symbolique et légendaire des sujets qu'il affectionne. Il faut bien le reconnaître ; R. Wagner est le plus Allemand des musiciens allemands ». Le terme de musique de l'avenir ne semble pas approprié à ce rétrospectif. « L'expression de la pensée symbolique et du mouvement dramatique par le mélange de la déclamation et de l'accent instrumental, voilà le but de R. Wagner, la clef de son œuvre et le secret de sa puissance en matière de théâtre. La vertu de sa musique réside bien moins dans la musique même que dans sa relation avec la poëtique et le drame ». Gounod reconnait en Wagner « un grand maître » par sa conception dramatique, à laquelle tout concourt et qui est « une loi d'optique musicale » ; par « le luxe inouï de combinaisons de sonorité que présente son instrumentation et qui est bien à lui. Sa palette orchestrale est d'une étendue prodigieuse » (et Gounod montre dans le détail comment Wagner a révolutionné l'orchestre après les grands maîtres)... Etc. [1er mars 1891]. Réponse à un article du Figaro « Gounod contre Wagner ». Gounod réfute l'opinion du public qu'il serait contre Wagner. Il rappelle qu'il a, « le premier », reçu chez lui Wagner « exilé et sanglotant » ; qu'il l'a encouragé à donner ses concerts de la salle Ventadour ; qu'il a suivi en 1860 et acclamé les trois représentations de Tannhäuser à l'Opéra ; qu'il a été injurié lorsqu'il proclamait « la haute valeur de l'artiste et de son œuvre », qu'il a été un des premiers à admirer ses œuvres. Sa position est claire : « Ni Wagnérophobie, ni Wagnéromanie ». Gounod termine par une défense de l'art français, qui doit se garder de l'imitation wagnérienne, et garder son caractère propre : « la France est essentiellement le pays de la netteté, de la concision, de la mesure, du goût, c. à d. l'opposé de l'excès, de l'enflure, de la disproportion, de la prolixité »....
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