WAGNER Richard (1813-1883).

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WAGNER Richard (1813-1883).
MANUSCRIT autographe, Aus dem Tonleben unserer Zeit. Gelegentliches von Ferdinand Hiller , [1867] ;5 pages grand in-4 remplies d'une petite écriture serrée, avec quelques ratures et corrections (28,5 x 22,5 cm). Important article polémique sur la musique à propos de l'œuvre de Ferdinand Hiller. Wagner a collaboré à la Suddeutsche Press de Julius Fröbel à partir de septembre 1867. C'est pour ce journal qu'il a rédigé le compte rendu des deux premiers volumes des mémoires du compositeur et chef d'orchestre Ferdinand HILLER (1811-1885), Aus dem Tonleben unserer Zeit (1868-1871, 3 vol.) ; l'article annonce une suite (« Scluß folgt ») que Wagner ne donnera pas, les relations entre Wagner et Julius Froebel, l'éditeur de Süddeutsche Presse, s'étant détériorées, et Wagner ayant mis fin à sa collaboration au journal en décembre 1867. Wagner y fustige une tendance à brouiller la frontière entre Art et l'artisanat, de sorte qu'au moins depuis Mendelssohn, on considère comme un artiste important, tout chef d'orchestre ou directeur musical capable de diriger correctement les œuvres musicales. Wagner s'insurge vigoureusement contre cette tendance à confondre l'Artiste, créateur de la Musique divine, et l'artisan qui ne fait qu'exercer un métier. Citons le début de l'article : « Man wird die Bedeutung grosser Kunstgenie's nie richtig beurtheilen können, wenn man sich entgehen lässt, dass die Grund- oder Unterlage aller praktischen Kunstausübung zuerst nur ein künstlerisches Handwerk .../... ist, welches Tausende erlernen, darin es zur Fertigkeit, ganz wie beim Gewerk zur Meisterschaft bringen können, ohne deswegen in irgend eine wesentliche Beziehung mit dem eigentlichen Kunstgenie, ja mit der eigentlichen Kunst, der idealen, selbst nur in Berührung zu treten. Ganz besonders gilt das hier Gesagte von dem Musiker, der, bald störend, bald erwünscht, in den Kreis bürgerlicher Beschäftigung oder bürgerlichen Behagens hereintritt, hier gerufen, dort fortgescheucht, müssiggängerisch, ohne Sinn für Geistesbildung, mit sehr geringer Vernunft, schwächlicher Verstandesbegabung, ja auffallend geringer Phantasie, eine Art von halbmenschlicher Existenz darstellt, welche sich recht drastisch in jenem so vorzüglich musikalischen Naturleben der Zigeuner bis hart an die Grenze des menschlichen Thieres verliert. Dass sich der Halbgott dieses Halbmenschen bemächtigte, um mit ihm vereint die übermenschlichste aller Künste, die göttliche Musik, diese zweite Offenbarung der Welt, das unaussprechlich tönende Geheimnis des Daseins, in das Leben zu rufen, hat mit der wesentlichen Beschaffenheit dieses Musikers eigentlich eben so viel oder eben so wenig zu thun, als der grosse tragische Dichter mit dem Comödianten zu thun hat, auf dessen Vorhandensein er nichts desto weniger die Entstehung seines Werkes begründete. Wie unter Begünstigung der vollsten Anarchie der modernen Kunstzustände aber dem Mimen es gelungen ist, sich zum Herren des Theaters zu machen, so gelang es nicht minder dem gemeinen Musiker, [...] sich oben an zu setzen, dem Kunstgenie die Handwerksgildenmeisterschaft entgegenzustellen, und sich als den eigentlichen Besitzer der Musik zu gebärden »… Etc. Traduction libre : On ne pourra jamais juger correctement de l’importance des grands génies artistiques si l’on ignore le fait que la base ou le fondement de toute pratique artistique n’est au départ qu’un métier artistique, que des milliers de personnes peuvent apprendre et maîtriser, tout comme dans le commerce, sans pour autant entrer dans un rapport essentiel avec le génie de l’art actuel, ni même avec l’idéal. Ce qui a été dit ici du musicien est particulièrement vrai, qui, tantôt dérangeant, tantôt désiré, entre dans le cercle de l’occupation bourgeoise ou du confort bourgeois, élu ici, chassé là-bas, oisif, sans éducation intellectuelle, doué de peu de raison, d’un faible talent intellectuel, sans imagination, représente une sorte d’existence semi-humaine qui se perd assez radicalement dans cette vie naturelle délicieusement musicale des gitans, jusqu’à la limite de l’animal humain. Le fait que le demi-dieu se soit emparé de ce demi-homme pour unir à lui le plus surhumain de tous les arts, la musique divine, cette seconde révélation du monde, l’indicible mystère sonore de l’existence, tient en réalité à la nature essentielle de ce musicien autant ou aussi peu que le grand poète tragique a à voir avec le comédien, sur la présence duquel il fonda l’origine de son œuvre. De même que les mimes ont réussi à se rendre maîtres du théâtre, profitant de la plus complète anarchie des états de l’art moderne, le musicien ordinaire n’en a pas moins réussi à s’asseoir au sommet, opposant le génie de l’art au métier… Etc. Richard Wagner, Sämtliche Schriften und Dichtungen, Volks-Ausgabe, Band VIII, p. 213-220.
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