PIERNE Gabriel (1863-1937).

Lot 237
Aller au lot
Estimation :
8000 - 10000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 6 000EUR
PIERNE Gabriel (1863-1937).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, Sophie Arnould, comédie lyrique en un acte (1924) ; 1 feuillet de titre et 164 pages in-fol. Partition d'orchestre de Sophie Arnould, délicieuse comédie lyrique. Gabriel Pierné a mis en musique une pièce en un acte et en vers de Gabriel NIGOND (1877-1937), Sophie Arnould, représentée en février-mars 1921 au Nouveau-Théâtre puis au Théâtre de l'Œuvre ; il se contenta d'en supprimer quelques répliques pour resserrer l'action. Il avait déjà collaboré avec le poète et conteur Gabriel Nigond pour ses oratorios Les Enfants à Bethléem (1907) et Saint François d'Assise (1912), et pour le livret de sa comédie lyrique On ne badine pas avec l'amour d'après Musset (1910). Il composa Sophie Arnould en Bretagne pendant l'été 1924, et la comédie lyrique fut publiée chez Heugel en 1926. La création de Sophie Arnould eut lieu à l'Opéra-Comique, le 21 février 1927, avec Emma Luart (Sophie Arnould), Mathilde Calvet (Babet) et Roger Bourdin (Dorval), sous la direction musicale d'Albert Wolff, dans une mise en scène de Georges Ricou, un décor de Raymond Deshays et des costumes de Marcel Multzer. La pièce met en scène un épisode imaginaire de la fin de la vie de la cantatrice Sophie ARNOULD (1740-1802), retirée dans sa maison de Luzarches à l'automne 1798. « Alors qu'elle écrit à son fils - soldat de l'armée du Rhin - l'adjurant de se méfier des femmes, Sophie a la surprise de recevoir la visite du comte de Lauragais qui, sous le nom de Dorval, l'enleva jadis de chez ses parents. Avec une ironie, servant à mieux camoufler la mélancolie du souvenir, les anciens amants vont se remémorer leur passion d'autrefois avec son cortège de jalousies et de disputes. Chacun sait que la fuite des ans est inexorable et comme le dit Sophie, dans une magnifique phrase mélodique, l'amour apparaît au seuil de la vieillesse “ainsi qu'un jardin de délices de la grille d'une prison”. Dorval réalisera bientôt que le fils de son amie est également le sien, et l'on pressent que la passion s'est transformée en une tendre affection dont le jeune homme constitue le lien vivant. Toutefois, Sophie sait que le bonheur qu'elle vient soudainement de revivre est une illusion et qu'une fois Dorval reparti, elle retrouvera la solitude et l'oubli. Dans la dernière scène, restée seule, elle reprend la lettre qu'elle écrivait au début de l'ouvrage et en modifie le dernier paragraphe : au lieu d'inciter son fils à se garder des femmes, elle le supplie d'en prendre pitié » (Jacques Tchamkerten). Sophie Arnould compte sept scènes précédées d'une brève introduction, pour trois personnages. La musique de Gabriel Pierné épouse fidèlement les vers de Nigond, et sa partition fait penser à une « conversation en musique », avec un sentiment mélancolique et nostalgique du temps passé. On relève également de délicates allusions à des danses anciennes, ainsi que l'emploi du clavecin, notamment dans la scène 7 avec des citations du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau. « Sur la pièce de Gabriel Nigond, Pierné a écrit une musique d'une sensibilité mélancolique et d'un charme subtil » (René Dumesnil). Le manuscrit de cette partition d'orchestre est noté avec netteté à l'encre bleue sur papier à 28 lignes ; il est daté à trois reprises : « Rosmabhamon-Louannec 12.8.24 » (p. 3), « 14 août 24 » (p. 7), et en fin, avec la signature « Rosmabhamon 23/sept/1924 ». Le manuscrit a servi de conducteur pour les représentations. En tête, Pierné a dressé la « Composition de l'orchestre » : 3 grandes flûtes (et petite flûte), 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, timbales, tambour-triangle, grosse caisse, harpe, quintette à cordes ; dans la coulisse, un clavecin et 3 cloches-tubes. Il a fait la liste des personnages : Sophie Arnould soprano, Babet (sa servante) mezzo-soprano grave, Dorval ténor (ou baryton haut). Discographie : Sophie Marin-Degor (Sophie), Jean-Sébastien Bou (Dorval), Doris Lamprecht (Babet), Orchestre philharmonique du Luxembourg, dir. Nicolas Chalvin (Timpani 2008).
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue