offenbach Jacques (1819-1880).

Lot 235
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12000 - 15000 EUR
offenbach Jacques (1819-1880).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Jacques Offenbach », Grande Scène Espagnole, [1840] ; cahier cousu de 49 pages in-fol. 37 x 27,5 cm (légères taches et mouillures, quelques déchirures restaurées, petits manques marginaux de papier habilement comblés, affectant quelques débuts ou fins de ligne au 1er feuillet) ; sous emboîtage demi-box rouge. Suite pour violoncelle et orchestre, un des grands succès du jeune violoncelliste virtuose. Cette Grande Scène Espagnole, opus 22 [A 79], compte parmi les premières œuvres d'Offenbach, âgé alors de vingt ans. Le manuscrit est noté à l'encre brune au recto et au verso de 25 feuillets d'un papier à 16 portées¸ réunis en cahier. En haut de la première page, Offenbach a noté le titre et la liste des différents morceaux de cette suite : « Grande Scène Espagnole pour le Violoncelle avec acct d'Orchestre - N° 1 Introduction - Prière. 2 Ronde des Muletiers. 3. Sérénade. 4. Boléro -composées par Jacques Offenbach » ; suit une date grattée (27 mars [?] 1843). On relève de nombreuses corrections par grattage, ainsi que des mesures biffées et des remaniements, ainsi qu'un petit dessin à la plume en marge de la dernière page (bonhomme coiffé d'un grand chapeau, peut-être un Espagnol). Offenbach a remanié cette suite, ainsi qu’en témoignent une collette et des traces de feuillets supprimés, probablement avant de donner son manuscrit à un copiste pour établir les parties d’orchestre avant un concert : il en a retranché la Sérénade [du Ménestrel], et la Ronde des Muletiers, dont ne subsistent que les premier et dernier feuillets, comme l’indiquent des restes de marges de feuillets découpés entre le feuillet du début (12 mesures) de la Ronde des muletiers, qui était cousu avec le feuillet final (15 mesures). On relève également une grande collette à la 11 e page pour la cadence du violoncelle avant le Boléro. Aux 24 feuillets du cahier, s’ajoute une dernière page donnant une première version des 17 mesures finales. L’orchestre comprend, outre le violoncelle solo : flûtes, hautbois, clarinettes, cors, bassons, trompettes, trombones, violons I et II, altos I et II, violoncelles et contrebasses. Après l’Introduction Andante maestoso, en ré majeur à 4/4, vient une cadence « Solo » (p. 3) qui mène à la Prière (p. 5). Suit (p. 11), après une collette de 4 mesures, le Boléro, en do à 3/8, marqué Allegro vivo . Composée à Cologne au début de 1840, alors que la maladie et la mort frappent sa famille, et rappellent Offenbach dans sa ville natale, cette Grande Scène espagnole, « dont la gaieté pourrait surprendre si elle ne constituait pas précisément un refuge face à une situation aussi douloureuse » (Jean-Claude Yon), fut créée avec succès par le jeune compositeur et violoncelliste à Cologne, le 10 novembre. Il en jouera à diverses reprises des morceaux lors de ses concerts parisiens, comme la « Ronde des Muletiers » le 16 avril 1842, ou intégralement le 2 avril 1843 à la salle Herz, où le Boléro « surtout a produit beaucoup d’effet par sa couleur ibérienne, et la manière vive, originale et mignarde dont l’auteur l’a joué », rapporte L’Artiste, qui ajoute : « on croit entendre craquer le corset de satin des Andalouses ; il semble qu’on est pénétré par la vive flamme de leurs yeux noirs ; on se sent à la fois tomber dans la rêverie et emporter tout brûlant à la suite de ces brunes filles de l’Espagne ». Il en joue des extraits (Prière et Boléro notamment) au Grand Théâtre de Marseille le 26 novembre 1844, à Troyes en février 1848, à Cologne le 16 juillet 1848 et le 9 janvier 1849, et à Vienne le 11 mars 1862. L’œuvre, publiée à Berlin par Schlesinger en 1846, puis à Paris par Cotelle, sera dédiée à la comtesse Madeleine-Sophie Bertin de Vaux (1805-1849), qui fut la protectrice du jeune Offenbach, qu’elle accueillit dans son salon musical, le lançant ainsi dans la vie musicale parisienne, et sa marraine lors de son baptême en 1844. Provenance : Jacques Brindejont-Offenbach (1883-1956, petit-fils du compositeur) ; Laurent Fraison. Discographie : Camille Thomas, Orchestre National de Lille, dir. Alexandre Bloch (Deutsche Grammophon, 2017). 
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