messiaen Olivier (1908-1992).

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messiaen Olivier (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Olivier Messiaen », Couleurs de la Cité céleste (1963) ; un volume in-fol. (36 x 27 cm) de 3 feuillets et 72 pages, interfoliées de serpentes de papier cristal, le tout relié en toile brune, avec étiquette de titre. Partition pour piano et petit orchestre inspirée par l'Apocalypse et l'audition colorée. Composées en 1963, les Couleurs de la Cité céleste sont une commande de Heinrich Strobel (spécifiant que l'œuvre devait comprendre 3 trombones et 3 xylophones) pour le Festival de Donaueschingen. Elles marquent un retour de Messiaen aux sujets d'inspiration religieuse, avec ces visions inspirées de l'Apocalypse, mais aussi elles mettent en œuvre une très riche palette de couleurs sonores (Messiaen était doué d’un sens de l’audition colorée : en lisant une partition musicale, il voyait des couleurs), associée à des structures rythmiques qui donnent une large place aux percussions. L’œuvre fut créée à Donaueschingen le 17 octobre 1964 avec Yvonne Loriod et l’Orchestre du Domaine musical sous la direction de Pierre Boulez, puis par les mêmes à Paris, théâtre de l’Odéon, aux concerts du Domaine musical le 16 décembre 1964. Elle fut publiée aux éditions Alphonse Leduc en janvier 1967. Elle dure 17 minutes. Il faut citer Messiaen lui-même : « La forme de l’œuvre dépend entièrement des couleurs. Les thèmes mélodiques ou rythmiques, les complexes de sons et de timbres, évoluent à la façon des couleurs. Dans leurs variations perpétuellement renouvelées, on peut trouver (par analogie) des couleurs chaudes et froides, des couleurs complémentaires influençant leurs voisines, des couleurs dégradées vers le blanc, rabattues par le noir. On peut encore comparer ces transformations à des personnages agissant sur plusieurs scènes superposées et déroulant simultanément plusieurs histoires différentes. Alleluias de plain-chant, rythmes hindous et grecs, permutations de durées, chants d’oiseaux de différents pays : tous ces matériaux accumulés sont mis au service de la couleur et des combinaisons de sons qui la supposent et l’appellent. Les sons-couleurs sont à leur tour symbole de la “Cité céleste” et de “Celui” qui l’habite. Hors de tout temps, hors de tout lieu, dans une lumière sans lumière, dans une nuit sans nuit... Ce que l’Apocalypse, plus terrifiante encore dans son humilité que dans ses visions de gloire, désigne seulement par un éblouissement de couleurs... […] L’œuvre ne terminant pas plus qu’elle n’a commencé, mais tournant sur elle-même comme une rosace de couleurs flamboyantes et invisibles »... Le manuscrit est très soigneusement noté au crayon noir sur papier Durand à 30 lignes. Messiaen l’a émaillé d’indications de couleurs, outre les indications habituelles de tempo, de dynamique, de nuance, et d’identification des chants d’oiseaux. La partition est précédée de feuillets préliminaires. Le premier indique : « Partition écrite en 1963. Elle est notée en sons réels et aux octaves réelles ». Suit une très intéressante Note de l’auteur. « Cette œuvre prend source en cinq citations de l’Apocalypse : 1) “Un arc-en-ciel encerclait le trône...” (Apoc., IV, 3) – 2) “Et les sept anges avaient sept trompettes...” (Apoc., VII, 6) – 3) “On donna à l’étoile la clef du puits de l’Abîme...” (Apoc., IX, 1) – 4) “L’éclat de la ville sainte est semblable au jaspe cristallin...” (Apoc., XXI, 11) – 5) “Les fondements du mur de la ville sont ornés de toute pierre précieuse : jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardonyx, cornaline, chrysolithe, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe, améthyste...” (Apoc., XXI, 19, 20). Évoquées par des ensembles de sons, on y trouve différentes combinaisons de couleurs, telles que : topaze jaune, chrysoprase vert clair, et cristal – émeraude verte, améthyste violette – rouge, orange, et or – sardoine rouge – rouge, taché de bleu – bleu violet – orangé, or, blanc laiteux – violet – émeraude verte, bleu saphir, et or – rose, mauve, et gris. On y trouve encore des rythmes hindous et grecs, et des “permutations symétriques de durées”. Enfin, j’y ai utilisé, très partiellement, quelques thèmes de plain-chant, et, plus fréquemment, des chants d’oiseaux ». Suit alors la liste des Alleluias de plain-chant, et celle des oiseaux classés par pays (Nouvelle-Zélande, Argentine, Brésil, Venezuela, Canada)… Enfin, Messiaen a dressé la Nomenclature des instruments. « BOIS : 3 clarinettes en si bémol. CUIVRES : 1 petite trompette en ré, 3 trompettes, 2 cors en fa (et si bémol), 3 trombones, 1 trombone basse. SOLO : Piano solo. CLAVIERS PERCUTES : xylophone, xylorimba, marimba. AUTRES PERCUSSIONS : I) jeu de cencerros, II) jeu de cloches-tubes, III) 4 gongs et 2 tam-tams. (en tout : 20 exécutants, y compris le piano solo) ». Bibliographie : Peter Hill et Nigel Simeone, Olivier Messiaen (Fayard, 2008), p. 324-330. Discographie : Yvonne Loriod, Percussions de Strasbourg, Orchestre du Domaine Musical, dir. Pierre Boulez (Erato 1988).
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