HENRI III. - Lot 49

HENRI III. Lettre signée « henry » À SON AMBASSADEUR EN ESPAGNE Pierre de Longlée. Mantes, 24 juillet 1588. 2 pp. infolio, adresse au dos, une partie chiffrée avec décryptage de l'époque, signature un peu pâle, quelques déchirures sans manques et petites mouillures marginales, petites incisions dues au système de clôture. EXCEPTIONNELLE LETTRE CHIFFRÉE ÉVOQUANT LES PROTESTANTS, LA LIGUE, L'ÉDIT D'UNION ET LA GRANDE ARMADA. « ... Et vous diray que nous n'avons encores eu aucun advis par deça que CESTE ARMEE D'ESPAGNE y ayt comparu. De sorte que nous tenons pour certain qu'elle CE SERA ARRESTEE EN LA COSTE DE GALICE vers La Corogne. Aultres disent qu'elle a pris la routte d'Irlande. Mais je m'arreste plustost au premier advis qu'au dernier. Et ne pensse pas que ladicte armee face de grands efforts ceste annee, estant la saison si advancee qu'elle est [l'Invincible Armada allait être décimée par les tempêtes et les actions de la flotte anglaise en août 1588]. Vous sçaurez au reste par la presente comme j'ay voulu ACCORDER & REUNIR À MOY TOUS MES SUBGECTZ CATHOLICQUES PAR L'EDICT QUE J'AY POUR CE FAICT... par lequel vous verrez les causes qui m'ont meu à ce faire, estant certain que SI J'EUSSE VOULU EMPLOYER MES FORCES ET MOYENS POUR REPARER LES CHOSES ADVENUES À PARIS [après les Barricades en mai 1588, Henri III se refusa à revenir à Paris tenu par les Guise et la Ligue, mais accepta de conclure un humiliant édit d'Union le 15 juillet 1588], que j'eusse peu reduire en mauvaiz termes les autheurs d'icelles, et leur faire à bon essient sentir la poisanteur de mon indignation. Mais j'ay consideré estre chose que je ne pouvois faire sans me faire plus de mal & de dommage qu'aux aultres. D'aultant qu'IL EUST FALU ENTREPRENDRE DE RUYNER ET DESTRUIRE MA VILLE DE PARIS avecques plusieurs aultres qui s'estoyent rangees de leur party. Que j'eusse allumé au milieu de mon royaume le feu d'une guerre perpetuelle immortelle qui l'eust à la fin consommé de touttes partz, que j'eusse ouvert la p