Adjugé

174 727 euros frais compris. Travail français vers 1900. Deux sauterelles en or gravé et émaillé, les ailes émaillées à jour et serties de diamants de taille ancienne et taillés en rose, l. 8 et 9 cm. Mercredi 23 mars, salle 11 – Drouot-Richelieu. Précieuses, ces sauterelles exécutaient un bond remarqué en récoltant, loin de tout fléau agricole, la bagatelle de 141 000 euros. Leur estimation n’excédait pas 6 500 euros, leur auteur étant inconnu, tout comme leur destination. Étaient-elles purement ornementales ou destinées à relever la construction savamment échafaudée d’une chevelure ou encore le bouillonnement d’un corsage ? Peu importe tant l’une et l’autre traduisent, de profil comme en perspective aérienne, l’essence du vol de cet insecte particulièrement bien observé par son créateur. Nous sommes vers 1900 et les choses de la nature suscitent depuis déjà quelques dizaines d’années un vif intérêt, favorisant l’épanouissement de l’art nouveau. Ainsi en France, à partir de 1895, René Lalique et Georges Fouquet ont-ils initié une nouvelle approche du bijou, suivis par d’autres comme les frères Vever, Henri de Waroquier ou Lucien Gaillard. La femme, la flore et pour le règne animal les oiseaux et les insectes deviennent sources d’inspiration. Dans l’Égypte ancienne, la sauterelle est un animal protecteur qui évoque le combat pour le bien. Elle symbolise aussi bien l’armée de pharaon que, lorsqu’elle orne les pots à cosmétiques, la défense de la femme contre les agressions du temps... Un sujet en or ! N° 13 – 1er AVRIL 2011 – LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT